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326 EIGHTEENTH-CENTURY FICTION15:2 ted—dining and getting married. Irvine illuminates this detail in appendix F: "The Militia Regiments on the South Coast ofEngland." The section also puts Elizabeth's fears about Lydia's visit to Brighton in context, and while students usually love Mr Bennet's wit, Irvine will make them consider that his laissez-faireparenting borders on neglect. The text is well annotated, but at times overly so. For example, "Mr Bingley had danced with her [Jane] twice, and she had been distinguished by his sisters" is annotated: "That is, picked out for special attention" (p. 51). Austen's novels still meet the prejudice summed up by Virginia Woolf in A Room ofOne's Own (1992): "This is an important book ... because it deals with war. This is an insignificant book because it deals with the feelings of women in a drawing room" (p. 96). Sturrock and Irvine dojustice to the complexity and importance ofAusten's art and context. Their editions are highly suited to introducing Austen in a range of undergraduate courses, but also are of interest to scholars and devoted readers ofAusten. Barbara K. Seeber Brock University Michel Delon. Le Savoir-vivre libertin. Paris: Hachette Littératures, 2000. 347pp. FFr139. ISBN 201-2352-35-9. Dans les années qui suivirent la publication de Thérèsephilosophe (1748) , un critique décrivait le célèbre roman comme un livre «proscrit, orné d'estampes infames, en un mot libertin en tout sens et à toute outrance» (P. Clément, Les Cinq Années littéraires, 1754). Sur l'une de ces «estampes infâmes», celle, précisément, qui sert de frontispice à l'œuvre, on lisait: «La volupté et la philosophie font le bonheur de l'homme sensé. Il embrasse la volupté par goût, il aime la philosophie par raison». C'est ce libertinage «en tout sens et à toute outrance» que la critique dénonçait jadis: c'est ce phénomène original, inscrit au sein d'une «double tension» (p. 22) entre attitude intellectuelle et conduite sensuelle, que prend pour objet un ouvrage récent de Michel Delon. De ce fait, celui-ci offre l'immense mérite d'appréhender le libertinage dans sa plénitude, à la fois comme savoir et savoir-vivre. C'est que le libertin, «selon le lieu et le moment de son action, [...] peut être érudit ou séducteur, philosophe ou mondain» (p. 14), et la réunion en une seule figure de ces traits les plus divers prouvent bien«l'impossibilité de figer une définition de ce qui est d'abord un art déjouer avec les idées, les sentiments et les mots» (p. 43). Cet art de dire et de vivre, de sentir et de penser, Delon en illumine le sens et la portée de manière à mettre en évidence ce qui fait la force de l'imaginaire libertin—«cet imaginaire qui va finir par devenir une des REVIEWS327 caractéristiques du XVIir" siècle dans notre mémoire culturelle» (p. 18). C'est dire l'importance de cette contribution, dont l'actualité et l'intérêt doivent être soulignés avec d'autant plus d'insistance que le libertinage est devenu, de nos jours, aussi bien une invitation, lancée à tous, «à la réflexion sur nousm êmes» (p. 47) qu'un objet de prédilection pour la recherche savante. On sait d'ailleurs à quel point celle-ci a multiplié, depuis quelques années, les travaux qui ont enrichi notre connaissance du libertinage. Qu'il s'agisse de l'étude des relations entre libertinage érudit et licence des mœurs ou de celle de la rhétorique et des arts de la conversation, de l'histoire de la lecture ou de celle de l'édition: à chaque fois, la recherche actuelle a favorisé l'émergence d'une conception plurielle des Lumières qui permet d'envisager leur «face cachée», pour reprendre la belle expression de Miguel Benitez (La Face cachée des Lumières, 1996). Mais si tous ces travaux, extrêmement précieux, sont le fait de savants, l'ouvrage de Delon est plutôt celui d'un maître qui...

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