Abstract

Les premières féministes canadiennes-français, réunies au sein de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste (FNSJB) à partir de 1907, ont défendu l'accès des femmes à la sphère publique, notamment à travers les dossiers du suffrage féminin, de l'éducation supérieure ou du travail des femmes. Elles ont aussi porté un intérêt particulier, et cela a jusqu'à maintenant été peu abordé par l'historiographie, à la situation domestique des femmes et en particulier à la question du travail domestique. Dans ce domaine, elles ont articulé leurs réflexions autour de deux thèmes principaux que sont le service domestique et l'enseignement ménager. Les discours et les actions des militantes de la FNSJB sur le sujet du travail domestique révèlent d'abord le caractère central de cette préoccupation chez cette première génération de féministes; ils expriment ensuite une double intention, soit de contester l'assignation exclusive des femmes à la sphère privée tout en valorisant, voire en tentant de professionnaliser, leur travail domestique.

Abstract

The first French-Canadian feminists, organized in the Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste (FNSJB) from 1907, actively promoted women's access to the public sphere, notably in the areas of women's suffrage, access to higher education, and participation in the work force. They also maintained an interest, one that has so far been neglected by historians, in the domestic situation of women and the question of domestic work. They addressed two themes in this context: domestic service and home economics. The speeches and actions of this first generation of feminists in the FNSJB reveal the importance they placed on these concerns, as well as the double goal of challenging women's relegation to the private sphere and of seeking recognition for the professional value of women's domestic work.

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