Abstract

Durant l'été de 2008, un groupe populaire féministe s'appelant « Garneau Sisterhood » s'est formé pour faire une campagne d'affichage dans le quartier, en réaction à une série très publicisée d'agressions sexuelles par un inconnu que l'on croyait l'oeuvre d'un individu en particulier. Les messages affichés allaient à l'encontre des méthodes classiques de prévention du viol en cherchant aussi à promouvoir l'autonomie et la sécurité des femmes dans l'espoir de faciliter l'arrestation du violeur du quartier Garneau. Les affiches de la Sisterhood ont attiré; l'attention des médias et le violeur du quartier Garneau ainsi que le militantisme de la Sisterhood contre le viol ont fait l'objet d'un dialogue au sujet de l'agression sexuelle dans de nombreux journaux d'Edmonton. Pendant toute la durée de cette présence publique, les membres individuels de la Sisterhood ont choisi de demeurer anonymes pour des fins politiques. Cette stratégie concordait avec leur prise de position, soit que la violence sexuelle est un problème social collectif et ne peut être individualisée. De cette manière, la Sisterhood a invoqué une forme de discours universalisant. Le présent article porte sur le militantisme de la Garneau Sisterhood, en réfléchissant sur la contestation de la Sisterhood des récits classiques de viols et sur les interventions théoriques concernant les scénarios de viols—tels qu'élaborés par Sharon Marcus—et l'universalisme—décrit par Ernesto Laclau. En effet, l'auteure soutient que l'universalisme de la Garneau Sisterhood peut se lire comme perturbant le scénario de viol de la manière que prône Marcus. L'auteure conclut que même si le militantisme de la Sisterhood fournit un précieux exemple du militantisme anti-viol de la troisième vague, son intervention demeure limitée parce qu'elle n'a pas activement remis en cause les fondements racialisés du scénario de viol contesté.

Abstract

In the summer of 2008, a grassroots feminist group calling itself the Garneau Sisterhood formed and postered its neighbourhood in response to a series of highly publicized stranger sexual assaults that were believed to be perpetuated by one individual. The posters' messages countered conventional approaches to rape prevention and also worked to promote women's autonomy and safety with the hopes of facilitating the apprehension of the Garneau rapist. The Sisterhood's posters garnered media attention, as the Garneau rapist and the Sisterhood's anti-rape activism became the focus of a dialogue about sexual assault in a variety of Edmonton newspapers. Throughout their public presence, individual Garneau Sisters made a political choice to remain anonymous. This strategy figured into their position that sexual violence is a collective social problem and cannot be individualized. As such, the Sisterhood invoked a form of universalizing discourse. This article looks at the Garneau Sisterhood's activism and thinks about the Sisterhood's challenge to conventional rape accounts alongside theoretical interventions about rape scripts—as elaborated by Sharon Marcus—and universalism—as described by Ernesto Laclau. As a result, I argue that the Garneau Sisterhood's universalism can be read as disrupting the rape script in the way that Marcus advocates. I conclude that while the Sisterhood's activism provides a valuable example of third-wave anti-rape activism, its intervention remains limited because it did not actively interrogate the racialized foundations of the very rape script that it challenged.

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