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  • Marie-Thérèse Eyquem. Du sport à la politique, parcours d'une féministe
  • Fatia Terfous
Florys Castan-Vicente.- Marie-Thérèse Eyquem. Du sport à la politique, parcours d'une féministe. Langres, L'Ours, 2009, 246 pages. Préface d'Yvette ROUDY. Avant-propos de Michel DREYFUS.

Deux questions s'entrecroisent au fil de l'ouvrage de Florys Castan-Vicente : celle de la trajectoire de Marie-Thérèse Eyquem dans le domaine du sport, sujet relativement peu nouveau dans le champ de l'histoire du sport et de l'éducation physique, et celle de son parcours dans le domaine politique dont les femmes furent longtemps exclues. Aborder la trajectoire de Marie-Thérèse Eyquem sous ses deux angles (sport et politique) est sans doute un signe positif pour les études sur les femmes, après un temps d'absence de recherche historiographique et biographique. Le travail de l'historienne, qui articule l'itinéraire sportif et politique de Marie-Thérèse Eyquem de 1913 à 1978, s'organise en trois temps. [End Page 120]

Tout d'abord un état des lieux du militantisme de Marie-Thérèse Eyquem pour le sport féminin (1913-1956). Militantisme imprégné de son éducation catholique et de son expérience au sein du Rayon sportif féminin. Nommée directrice des Sports féminins sous Vichy, Marie-Thérèse Eyquem établit une doctrine dans laquelle l'activité physique est comprise comme un moyen de développer la grâce et la féminité. Ainsi impose-t-elle un cadre de pratique « moralisé » (prescriptions des efforts violents ou prolongés, de la compétition et donc de l'exhibition, de l'entraînement mixte). Fervent défenseur du sport féminin, mais usant des stéréotypes les plus répandus : l'interprétation des mesures prises par Marie-Thérèse Eyquem ne fait pas consensus. L'auteure accrédite l'idée selon laquelle Vichy a favorisé une émancipation féminine sans le vouloir, par l'intermédiaire d'une image positive de la « sportive-femme », mais refuse la théorie d'une action novatrice permettant aux femmes de pratiquer n'importe quel sport. Après la guerre, Marie-Thérèse Eyquem écrit deux ouvrages (La femme et le sport, Jeunes filles au soleil) qui semblent être de nouveaux outils de propagande en faveur du sport féminin. Son évolution vers le milieu culturel parisien, qui se caractérise par deux œuvres théâtrales (Notre-Dame de Chartres et Marie-Louise d'Orléans) s'explique sans doute par ses écrits et ses connaissances des élites sportives, ses liens aussi avec des personnalités du milieu artistique et de la société mondaine. Enfin, deux hypothèses éclairent l'origine de l'engagement féministe de Marie-Thérèse Eyquem. La première repose sur l'idée selon laquelle le sexisme du milieu sportif faciliterait l'engagement féministe des sportives. Le second renvoie à l'homosexualité de Marie-Thérèse Eyquem qui lui coûta sa radiation de la Fédération sportive et culturelle de France (ancienne Fédération sportive et gymnique des patronages de France). Organisation à laquelle elle a dédié 25 années de sa vie.

Dans la deuxième partie intitulée « Une féministe en politique, 1956-1967 », trois chapitres relatent les nouveaux engagements de Marie-Thérèse Eyquem. Dans le milieu des années 1960, elle participe au Mouvement Démocratique Féminin (MDF). Marie-Thérèse Eyquem s'intéresse plus particulièrement à la question du travail et à la contraception. Ses interventions sur ces deux thématiques permettent au MDF de faire des propositions concrètes pour améliorer la vie des femmes. Ils contribuent également à faire entrer Marie-Thérèse Eyquem en politique. Elle devient membre du contre-gouvernement de la gauche socialiste (en 1967) et conseillère personnelle de François Mitterrand sur toutes les questions concernant les femmes. L'action de Marie-Thérèse Eyquem et du MDF aide à faire de la contraception une question politique. Chargée de la promotion féminine au sein...

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