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  • Por s'onor croistre. Mélanges de langue et littérature médiévales offerts à Pierre Kunstmann
  • Corrine Denoyelle (bio)
Por s'onor croistre. Mélanges de langue et littérature médiévales offerts à Pierre Kunstmann, s. la dir. d'Yvan Lepage† et Christian Milat, Ottawa, Éditions David, coll. Voix vivantes, 2008, 515 p., 36$

Ces Mélanges de langue et de littérature médiévales regroupent trente-trois articles offerts à Pierre Kunstmann, professeur émérite à l'Université d'Ottawa. Par leur diversité, je dirais presque leur éclectisme, ils sont représentatifs de l'amplitude des sujets qu'a abordés ce chercheur : éditions de texte, analyses littéraires ou syntaxiques, lexicographie. Il est aussi l'un des pionniers de l'utilisation de l'informatique et du Web en particulier au service du texte médiéval. Les études réunies ici montrent la fertilité de ses travaux pour la communauté scientifique autant européenne que nord-américaine.

Après la biographie de Pierre Kunstmann présentée par Yvan Lepage dont ce fut l'une des dernières contributions, l'ouvrage commence par une première section consacrée à des études littéraires directement issues de ses travaux ou de ses éditions de texte. Les quatre premières sont consacrées à plusieurs Miracles de Notre Dame, tant sur le plan de leurs motifs que sur le plan de leur construction ou de leur définition générique. Loula Abd-elrazak établit une typologie des récits oniriques et elle montre que les rêves permettent de relier les chrétiens à la présence divine, sans la médiation du clergé, et de les écarter ainsi du démoniaque. [End Page 146] Élyse Dupras retrace les manœuvres de séduction diabolique dans les Miracles par personnages. Elle met en évidence la vulnérabilité de l'affection filiale ou maternelle, voie privilégiée par les démons pour détourner leurs victimes de la vertu. L'article de Francis Gingras se situe au niveau de la définition du Miracle comme genre narratif, à partir de la position revendiquée par les auteurs médiévaux dans leurs prologues. Il analyse l'évolution du mot miracle lui-même qui passe du sens d'action divine miraculeuse au sens de genre littéraire, défini par opposition aux autres genres, en raison de la nature des sujets abordés, de sa brièveté et de la primauté accordée à ses fonctions didactiques. La profondeur de la réflexion médiévale sur la nature et les caractéristiques des genres ainsi exposée frappe une fois de plus par sa pertinence. Enfin, dans une perspective codicologique, Kathy M. Krause étudie les rubriques des manuscrits de Gautier de Coinci en opposant les manuscrits qui ont des rubriques en ancien français et ceux qui les ont en latin. Cette observation soulève de nombreuses questions originales au sujet des conditions de fabrication des manuscrits et de leurs destinataires, pour lesquelles elle avoue n'avoir pas vraiment de réponses actuellement, mais elle montre qu'il y a là de véritables pistes à explorer et que les rubriques constituent un objet d'étude très judicieux pour aborder la question des manuscrits.

Les trois études suivantes portent sur les chansons des geste. Edward A. Heinemann montre le rôle structurel des échos formulaires et narratifs dans Le Charroi de Nîmes, à prendre autant en considération que l'organisation des assonances pour l'établissement de la construction du récit. Son article permet de repérer la composition musicale de la chanson qui repose sur des masses équilibrées de laisses longues ou courtes. Dorothea Kullmann se consacre aux chansons de geste tardives et en particulier à celle de la Chanson de Bertrand du Guesclin où elle étudie le renouvellement de trois motifs typiques anciens sous l'influence de la littérature vernaculaire. Celle-ci informe les récits épiques tant au niveau de la conception qu'elles ont d'elles-mêmes que de leurs références autoritaires. Enfin Leslie Zarker Morgan présente quelques automates ou machines merveilleuses qui toutes témoignent de la...

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