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  • Histoire de la littérature québécoise, and: Tintamarre. Chroniques de littérature dans l'Acadie d'aujourd'hui
  • Patrick Bergeron (bio)
Michel Biron, François Dumont et Élisabeth Nardout-Lafarge, avec la coll. de Martine-Emmanuelle Lapointe, Histoire de la littérature québécoise, Montréal, Boréal, 2007, 689 p., 39,95$
David Lonergan , Tintamarre. Chroniques de littérature dans l'Acadie d'aujourd'hui, Sudbury, Prise de parole, coll. Agora, 2008, 365 p., 29,95$

L'accueil enthousiaste que la critique a réservé à ces deux ouvrages lors de leur parution s'explique en partie par leurs qualités d'écriture. À preuve, les récompenses ne se sont pas fait attendre : le volume de Biron, Dumont et Nardout-Lafarge a remporté le prix Gabrielle-Roy 2007 et le prix Jean-Éthier-Blais 2008 ; celui de Lonergan s'est mérité le prix Antonine-Maillet-Acadie-Vie 2008 et a été en lice pour le prix littéraire Émile-Ollivier 2009.

Ce que la critique a également loué d'emblée dans ces deux ouvrages, c'est le projet qui leur est propre : constituer un panorama critique de la production littéraire au Québec depuis ses origines (Biron, Dumont et Nardout-Lafarge) et en Acadie depuis 1994 (Lonergan). Dans le premier cas, le projet de fournir une nouvelle synthèse de cinq cents ans d'histoire littéraire québécoise était présent dès le départ, puisque l'ouvrage résulte de travaux de recherche subventionnés. Dans le second cas, le panorama critique s'est constitué après coup, car l'auteur a rassemblé des chroniques journalistiques rédigées quotidiennement ou hebdomadairement sur une période de douze ans. Il s'ensuit d'indéniables différences de ton et de teneur, Histoire de la littérature québécoise et Tintamarre ne s'adressant pas tout à fait au même lecteur. L'ouvrage collectif vise un lectoratétendu [End Page 81] d'étudiants, de chercheurs ou d'aficionados des lettres québécoises, qu'ils proviennent de la Belle Province ou de l'extérieur. Avec Tintamarre, Lonergan va chercher un second lectorat, élargi par rapport au noyau initial, les lecteurs de l'unique quotidien francophone du Nouveau-Brunswick, L'Acadie nouvelle.

De surcroît, Lonergan demeure seul juge des œuvres commentées, alors que Biron, Dumont et Nardout-Lafarge ont mis à contribution toute une équipe de spécialistes. Il est donc tout naturel de rencontrer un ton personnel chez Lonergan et un style neutre chez les trois auteurs.

Ces différences exceptées, on constate que ces deux livres se rejoignent à un point crucial de leur démarche : tous deux ont à rendre compte d'une production qui s'est révélée, à certaines étapes de son parcours, plus significative sur le plan de l'activité littéraire déployée que sur la qualité des œuvres en résultant. Cet aspect est d'ailleurs lumineusement souligné dans les deux ouvrages. Il procède, somme toute, de l'inévitable (et, à ce titre, fascinante) singularité des « petites » littératures nationales, s'organisant dans la marginalité et l'exiguïté. Bien sûr, le qualificatif petit n'exclut en rien ici l'idée de grandeur. D'ailleurs, Herménégilde Chiasson, premier de deux préfaciers de Tintamarre, pare le coup en citant Gaston Miron : « Il n'y a pas de petites littératures, il n'y a que des littératures mal diffusées ».À ce titre, Histoire de la littérature québécoise et Tintamarre constituent de remarquables outils de diffusion.

L'illustration en couverture d'Histoire de la littérature québécoise est invitante : une photographie de Christopher Dewolf, Bookstore on Milton Street (2004), montre la vitrine d'une librairie d'occasion à Montréal, un intérieur dont la chaleur et l'intimisme contrastent avec la chaussée enneigée que l'on aperçoit dans le pourtour. À l'instar de cette cliente visible de profil, l'envie nous prend de nous laisser gagner par le plaisir de bouquiner.

L'ouvrage de Biron, Dumont et Nardout-Lafarge propose une histoire littéraire...

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