Abstract

Cet article explique l'origine des identités politiques "françaises" et "algériennes" dans l'Alger français autour de 1900. La plupart des analyses de ces identités—soit par des nationalistes algériens, des pieds-noirs, ou des républicains français —les attribuent aux sources dites indigènes, telles que l'Islam, le sang Latin, ou la naissance sur le territoire français. En opposition avec cette idée de sources et de différents trajets historiques, un examen des relations historiques entre les deux nations montre que ces identités se sont construites au moyen des luttes politiques entre les résidents d'Alger. Dans les années 1870 et 1880, l'état français suivait une politique d'assimilation en Algérie, ce qui avait comme résultat l'institutionnalisation des conditions et des statuts inégaux parmi les indigènes et les colons, et donc la création de bases d'identification collective par groupe. Conflit politique parmi les administrateurs, les colons, et les indigènes (Arabes, Berbères, et Juifs) dans la soi-disant "crise antijuive" de 1897-1902 a transformé "français" et "algérien" en identités de la masse. En plus, cette mobilisation a institutionnalisé une borne entre ces identités, en les associant aux groupes diverses de colons européens. Cette structure d'identités politiques tenait pas mal d'influence sur des crises ultérieures, jusqu'à la guerre d'Algérie des années 1950.

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