Abstract

En 1725, après quarante ans de service à Québec, l'Iveque Jean-Baptiste Saint-Vallier se décourageait de l'état spirituel de la population de la Nouvelle France. Il ne s'agissait pas seulement de la difficulté à convertir les indigènes au christianisme, mais aussi de l'indifférence, même du mépris, des français en ce qui concernait les pratiques de la religion catholique. Beaucoup de jeunes gens français s'échappaient entièrement aux centres peuplés de Français pour s'engager comme coureurs de bois au commerce de peaux de castor gras au pays d'en haut. Ils se mariaient avec des jeunes filles indigènes, ce qui facilitait les relations commerciales avec les Amérindiens. Intégrés dans les communautés indigènes, les coureurs de bois adoptaient beaucoup de leurs pratiques sociales, culturelles, et religieuses. Le destin du catholicisme n'était guère meilleur parmi les habitants d'origine française demeurants dans les villes ou dans d'autres centres de population. Des documents des Archives coloniales françaises et des Archives du séminaire de Québec, aussi bien que des Archives de l'Archidiocèse de Québec, parmi d'autres sources, sortent des exemples des difficultés qu'avaient l'Iveque Saint-Vallier et d'autres prêtres à diriger la vie religieuse catholique dans une colonie où les français rencontraient les indigènes avec une autre vie spirituelle à eux déjà bien établie.

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