University of Toronto Press
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Sophie Chauvin, dir. Information et visualisation : enjeux, recherches et applications, Toulouse, Cépaduès-éditions, 2008, 322 p., ISBN 978-2-85428-856-8 (broché), 26 €.

L’essor de l’information numérique, notamment sur le web, rend plus importante que jamais la nécessité de favoriser la compréhension de la part des usagers, en leur offrant des moyens avancés de présenter l’information de toutes sortes. La visualisation est une approche qui cherche à amplifier la perception et la compréhension en manipulant la forme visuelle que prend la présentation de l’information. Face aux quantités massives d’information, de simples listes de résultats d’une recherche, par exemple, ne suffisent plus aux utilisateurs pour décoder les contenus. Au contraire, il faut offrir diverses vues sur l’information ainsi que la possibilité de les paramétrer, afin de faire ressortir divers aspects. Cela se traduit par « des schémas, des diagrammes et des graphes interactifs, par des représentations cartographiques telles que les cartes heuristiques et conceptuelles, les nuages de mots clés. . . et de métaphores. . . en passant par l’interface graphique » (p. 11). Heureusement, la visualisation est un champ de recherche très actif en ce moment. Caractérisé par la pluridisciplinarité, c’est un domaine dont les recherches ont besoin d’aboutir à des produits utilisables et satisfaisants si on espère retenir longtemps l’attention des internautes.

Voilà l’intérêt de cette œuvre, qui fait appel à plus de vingt auteurs pour nous éclairer sur le sujet, sous la direction de Sophie Chauvin, enseignantechercheuse à l’Université Charles-de-Gaulle Lille 3. Le livre est composé de treize articles traitant une variété d’aspects de la visualisation. Ainsi, on trouve des articles traitants des conventions de représentation de larges volumes de données scientifiques, les dimensions psychocognitive et ergonomique, et les facteurs perceptuels. On explore les visualisations dynamiques et interactives et la navigation dans ces environnements. On s’intéresse aux méthodes pour la visualisation de contenus sémantiques, on réfléchit sur la sémiotique, la sémiologie graphique, la cartographie. Même l’art contemporain y est traité. Le dernier chapitre indique des « repères bibliographiques », un genre de bibliographie commentée, mais pas dans le sens conventionnel, en ce sens qu’il n’y a pas [End Page 113] de commentaires sur chaque ouvrage répertorié. Les auteurs, bibliothécaires, présentent plutôt les résultats de leurs recherches bibliographiques sur le sujet, avec explications sur leur démarche, en insistant sur l’idée qu’il s’agit de pistes vers le corpus de littérature et non pas d’une bibliographie exhaustive. Le chapitre est divisé en trois sections bibliographiques, soit « Le contexte actuel de la visualisation de l’information », « Visualisation de l’information et convergences disciplinaires », et « Projets et outils de visualisation ». Par ailleurs, chaque chapitre de l’ouvrage se termine par une bibliographie. Ainsi, le lecteur qui souhaite fouiller davantage sur ce sujet l’intéressant y trouvera son compte.

Cépaduès-éditions est un éditeur français de livres scientifiques et techniques, qui publie des ouvrages « à vocation pédagogique, s’adressant aux mondes scolaire, universitaire . . . ». Les auteurs des chapitres sont également universitaires ou attachés aux institutions de recherche, surtout en France. Ainsi, ce petit livre offre un portrait des recherches actuelles dans ce domaine intéressant pour les professionnels en sciences de l’information. Il ne s’agit toutefois pas d’une édition de luxe. Ainsi, les illustrations, tout en noir et blanc et souvent très réduites, ne sont pas de très grande qualité. Elles sont toutefois suffisamment lisibles pour bien accompagner le texte, et puisque beaucoup d’entre elles se trouvent également sur le web, le lecteur qui le souhaite peut aller y satisfaire sa curiosité et approfondir sa compréhension. Sinon, la mise en page est très correcte, et aucune coquille n’a été répertoriée, ce qui de nos jours n’est pas peu de choses et peut même être considéré comme gage de qualité. Dans la tradition française, il n’y a pas d’index, à l’exception d’un index des auteurs contributeurs à la fin. Toutefois, la table des matières répertorie toutes les sections et sous-sections de chaque chapitre, ce qui offre un survol des contenus quand même utile.

Offert sur le site de Cépaduès au prix de 26 €, l’ouvrage est abordable. Il est recommandable pour les bibliothèques universitaires et pour toute personne intéressée à s’informer sur ce sujet qui sera sûrement l’objet de beaucoup plus de recherches, au fur et à mesure que le web, lequel est pour le moment à peine arrivé à son adolescence, continue à se développer et à héberger toujours plus d’informations que les internautes ont besoin d’essayer de comprendre. [End Page 114]

James M. Turner

James M. Turner, professeur titulaire, École de bibliothéconomie et des sciences de l’information, Université de Montréal

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