Abstract

Le présent article analyse les influences concurrentes qui s'exercent à l'égard de la politique et de la loi éventuelle du gouvernement fédéral en matière de la recherche sur les embryons au Canada. En commençant par les événements entourant la création de la Commission royale sur les nouvelles techniques de reproduction, l'article trace l'importance réduite des raisonnements féministes quant à la rédaction ultime de la loi réglementant la recherche sur les embryons, soit la Loi sur la procréation assistée. L'article révèle que l'augmentation constante du discours pro-vie a aidé à déplacer les préoccupations féministes quant aux menaces potentielles que posent pour le corps des femmes les nouvelles techniques de reproduction en général, pour concentrer plutôt les débats législatifs sur les embryons. Comme le débat juridique sur la question de l'avortement est relativement réglé au Canada, les auteures concluent que les arguments pro-vie ont obtenu, dans le contexte de la recherche sur les embryons, un niveau de respect en plus d'une voix politique et juridique qu'ils n'ont pas dans le domaine de l'avortement. L'article se termine en soulevant brièvement quelques questions touchant l'impact discursif de cette reprise sur les attitudes à l'égard de l'avortement.

Abstract

This article analyzes the competing influences on the federal government's policy and eventual legislative action regarding embryo research in Canada. Beginning with the events surrounding the establishment of the Royal Commission on New Reproductive Technologies, the article traces the diminishing importance of feminist rationales to the ultimate legislation regulating embryo research, the Assisted Human Reproduction Act. The article reveals the steady rise of pro-life discourse that has helped to displace feminist concerns about the threats to women's bodies posed by new reproductive technologies in general and, instead, made the embryo the focus of legislative debates. As legal debates around abortion are relatively settled in Canada, the authors conclude that pro-life arguments are enjoying a level of respect in the embryo research context and a political and legal voice that has been denied in the abortion arena. The article ends by briefly raising questions regarding the discursive impact of this resurgence on attitudes towards abortion.

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