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Reviewed by:
  • Style : Language variation and identity
  • Louise Chaput
Nikolas Coupland . 2007. Style : Language variation and identity. Cambridge : Cambridge University Press. Pp. xiii + 209. US $37.99 (broché).

Nikolas Coupland, professeur à l'Université de Cardiff et codirecteur de la revue Journal of Sociolinguistics, s'intéresse, entre autres, à la variation du style en tant qu'aspect particulier du comportement linguistique. Dans ce livre, l'auteur a pour objectif de démontrer l'importance de divers facteurs (interaction et identité sociales, idéologie, etc.) dans l'analyse sociolinguistique de la variation stylistique, et de mettre en relief l'importance du style dans les variations linguistiques. Selon Coupland, une étude objective de la variation linguistique doit prendre en compte divers domaines de la linguistique, notamment la pragmatique et l'analyse du discours (p. ix), et ne pas se limiter aux corrélations entre les caractéristiques sociales des locuteurs et leur production linguistique. Tout au long des sept chapitres du livre, Coupland s'efforce de brosser un portrait global de la question de la variation stylistique en apportant un point de vue critique et en proposant de nouvelles pistes de recherche.

Examinons d'abord la validité de l'argument central de Coupland, qui juge trop réducteur le modèle variationniste, première approche appliquée au style en sociolinguistique. L'auteur conteste la conclusion de Chambers (1995:6), selon qui le style, bien qu'il représente une variable indépendante significative, ne constitue pas le point central de la variation en sociolinguistique. Il faut aussi reconnaître avec Coupland que la façon dont William Labov a d'abord traité la variable style, en considérant le degré d'attention que le locuteur accordait à sa prononciation, ne couvre pas tous les facteurs en jeu dans la situation de communication. Dans sa critique de l'approche variationniste, Coupland prétend que cette méthode quantitative, s'appliquant à un nombre restreint de variables sociales (classe sociale, genre, âge, éducation, etc.) et ne permettant qu'une description distributionnelle et linéaire de la variation linguistique, se révèle inapte à en fournir une interprétation approfondie. Sans nous opposer entièrement aux propos de Coupland, nous jugeons qu'une description précise, fondée sur une base de données bien élaborée, non seulement favorise une interprétation plus objective et s'avère un bon point de départ à toute recherche rigoureuse, mais permet même, dans une certaine mesure, une analyse multidimensionnelle.

De plus, Coupland invoque le fait que la méthode quantitative donne une vue d'ensemble ne reflétant pas toujours la pratique linguistique réelle. Si nous reconnaissons avec Coupland que la méthode qualitative présente l'avantage d'écarter le risque de fonder l'interprétation sur des données erronées, cette démarche n'en comporte pas moins, à notre avis, une certaine subjectivité, et la valeur des interprétations qu'elle fournit dépend de la justesse de l'intuition et du jugement du chercheur ainsi que de son degré de connaissance de la structure du discours.

Par ailleurs, Coupland tente de remédier aux faiblesses de l'approche variationniste en centrant son analyse davantage sur la contextualisation de l'interaction et sur le rôle social du [End Page 565] style que sur les paramètres sociaux intervenant dans les variations et changements linguistiques. Il fait ressortir que la variation du style en fonction du contexte social permet de créer du sens dans le discours.

Dans le Chapitre 3, «Style for audiences» (pp. 54-81), Coupland expose la théorie d'Allan Bell (1984), «Language style as audience design». L'approche de Bell est dérivée de celle de l'accommodation de Howard Giles, qui postule que le locuteur recourt à la variation stylistique dans le but d'obtenir l'approbation de l'interlocuteur. De l'avis de Coupland, l'approche cohérente de Bell rend bien compte de l'influence des variables relationnelles (le locuteur et son auditoire) sur les alternances stylistiques : le locuteur ferait des choix linguistiques en fonction de l'attention qu'il porte à son auditoire. Toutefois, Coupland conteste la thèse de Bell selon laquelle «stylistic variation...

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