Abstract

En 1931, Georges Bataille emploie pour la première fois le terme 'hétérologie'. Ce néologisme décrit l'expression impossible d'un phénomène qui nie l'ordre du langage: l'hétérogène. Cet article a pour but d'aborder l'expression de l'hétérologie bataillienne en tant que réponse à l'appropriation de I'œuvre de Sade par les surréalistes, et par André Breton en premier lieu, telle qu'elle est pratiquée dans un court récit, Le Mort. Prenant comme point d'entrée les personnages de Marie et du comte, l'article explore la relation entre le masochisme et la pratique scripturale de l hétérologie. Il aborde aussi la signification des allusions faites par Bataille dans ce récit à la passion du Christ et au rituel catholique du chemin de croix.

Lire Le Mort comme exemple de l hétérologie bataillienne nous permet de répondre à plusieurs questions importantes. Est-il possible d'exprimer l'hétérogène dans le contexte littéraire? Pourquoi l'hétérologie se manifeste-t-elle de maniére violente, blasphématoire et masochiste dans Le Mort? Y a-t-il un lien entre l'hétérologie du Mort et la tradition sadienne à laquelle ce texte fait allusion? Enfin, Le Mort constitue-t-il une réponse à la lecture du 'divin marquis' faite par les surréalistes?

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