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Reviewed by:
  • The Art of Instruction: Essays on Pedagogy and Literature in 17th-Century France
  • Lise Leibacher-Ouvrard
Anne L. Birberick , éd. The Art of Instruction: Essays on Pedagogy and Literature in 17th-Century France. Amsterdam/New York: Rodopi, 2008. 300 pp.

Ce bel ouvrage attire d'abord par la variété des thèmes et des genres littéraires traités, des approches utilisées et des littérateurs choisis. Décision qui permet de démontrer à quel point, au XVIIe siècle, l'instruction en tant qu'"art"—terme également judicieux par sa poly-valence—dépasse de loin le domaine des éducateurs stricto sensu. Les neuf études réunies ici le prouvent en abordant, chacune à sa manière, l'interaction entre l'esthétique et divers projets pédagogiques.

Le volume s'ouvre sur une excellente analyse où Nicholas Paige ("Relearning to Read: Truth and Reference in Subligny's La Fausse Clélie," 15–51) démontre comment le procédé déjà usé du récit intercaléy sert à engager activement le lecteur dans la vérification des histoires proposées; illustrant la "rééducation" qui suit le passage du roman héroïque au roman moderne, la Fausse Clélie (1670) marquerait alors la transition d'une finalité morale de la lecture (policer les comportements) à un "exercice de cohérence cognitive" avant tout (27). Jennifer R. Perlmutter ("Sociopolitical Education and the Nouvelles of Le Mercure galant," 53–82) porte elle aussi l'accent sur un changement temporel; elle prouve de manière convaincante que les nouvelles intercalées dans son journal par Donneau de Visé proposent surtout, entre 1672 et 1677, des modèles divertissants d'élévation sociale, alors qu'entre 1682 et 1685, en se distinguant très peu des informations qui les entourent, elles renforcent l'intolérance religieuse qui mène à la révocation de l'Edit de Nantes. Twyla Meding ("Keys of Iron, Keys of Gold: Enclosure, Example and Alchemical Teachings in the Novella and L'École des femmes," 83–118) se penche ensuite avec finesse sur les avatars du motif de la "Précaution inutile" tel que Scarron le reprend, en 1655, aux Novelas amorosas y ejemplares (1637) de Maria de Zayas, avant que Molière ne le fragmente dans L'École des femmes (1662) pour mieux souligner l'échec de la leçon [End Page 113] exemplaire sur Arnolphe. Renforçant la cohésion thématique du volume, Larry Riggs ("Prudes, Précieux, and Patriarchs: Pedagogies of Paranoia and Repression," 119–145) part de La Princesse de Clèves pour revenir lui aussi à L'École des femmes et aux Femmes savantes; à base de concepts développés par Ursula A. Kelly (1997)—la pédagogie comme mode de contrôle social que peuvent subvertir des actes de "critical literacy"—, cette étude remarquable démontre comment le contrôle du désir, contrainte fondamentale au projet de Mme de Chartres, se rapproche de la paranoïa d'Arnolphe et de l'impératif pédagogique répressif de Philaminte.

Les trois essais de la seconde section portent sur des pratiques d'instruction plus manifestes. Dans le genre théâtral d'abord, Perry J. Gethner ("Didactic Strategies in French Classical Comedy," 147–177) offre une excellente synthèse de différents procédés didactiques et moralisateurs; passant entre autres des proverbes dramatiques de Mme de Maintenon au rôle d'Esope dans deux comédies de Boursault, les multiples pièces qu'il envisage prouvent que l'exploitation théâtrale de la moralisation est moins discrète en fin de siècle qu'au temps de Molière. Poursuivant les propos sur Maintenon, l'analyse bien documentée d'Anne L. Birberick ("Behind Closed Doors: Theater, Pedagogy and the 'Crisis' of Esther," 179–199) réinscrit la pièce de Racine dans la période "mondaine" de Saint-Cyr; focaliser sur les relations spatiales et la notion de secret permet de démontrer que cette pièce portait déjà en elle—entre autres par la prise de parole finale d'Esther et son entrée dans l'espace public—les germes de la "crise" morale que sa repr...

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