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  • En dépit des frontières linguistiques. Correspondance littéraire entre Germaine Guèvremont et William Arthur Deacon (1946–1956), and: Théâtre comique de Régis Roy (1864–1944)
  • Claude Grégoire (bio)
En dépit des frontières linguistiques. Correspondance littéraire entre Germaine Guèvremont et William Arthur Deacon (1946–1956). Préface d’Yvan G. Lepage. Édition préparée par Mariel O’Neill-Karch Ottawa, David, coll. Voix retrouvées, 2007, 210 p., 25$
Régis Roy, Théâtre comique de Régis Roy (1864–1944). Édition préparée par Mariel O’Neill-Karch et Pierre Karch Ottawa, David, 2006, 358 p., 25$

Mariel O’Neill-Karch et Pierre Karch poursuivent leur patient travail de remise en circulation de textes canadiens-français oubliés, voire jamais publiés, dans la collection « Voix retrouvées » aux Éditions David. D’un côté, le duo d’auteurs rassemble l’intégralité du théâtre comique de Régis Roy; de l’autre, Mariel O’Neill-Karch exhibe la relation scripturaire entre deux imposantes figures des littératures canadienne-française et canadienne-anglaise au détour de la Deuxième Guerre mondiale, Germaine Guèvremont et William Arthur Deacon.

Dans un souci très net que ne se perde la mémoire de Régis Roy, dont ils avaient publié en 2001 un Choix de nouvelles et de contes, Karch et O’Neill-Karch explorent, avec Théâtre comique de Régis Roy (1864–1944), l’intégralité du théâtre comique de ce prolixe et polyphonique auteur franco-ontarien, comme en font foi ses nombreux contes, nouvelles, pièces de théâtre, monologues et articles.

Par ce travail d’édition, les auteurs offrent des textes plus lisibles que les anciennes versions, et publient des inédits, avec la rigueur qui caractérise leur travail habituel. Hormis les bibliographie et chronologie attendues, les textes sont enrichis d’annotations facilitant la compréhension de ces textes à l’écriture par moments inégale. Textes déjà publiés et manuscrits se voient ainsi épurés des maladresses linguistiques et typographiques d’une époque qui, sur un autre plan, présentait des œuvres théâtrales tantôt peu subtiles, tantôt raffinées, loin des modèles français que les dramaturges canadiens-français adaptaient. Et Régis Roy n’échappait pas à cette tendance. Mais le comique du théâtre régien avait une fonction libératrice toute simple : « mieux supporter les menus ennuis et les petites contrariétés de la vie de tous les jours ». Ainsi, Roy tendait à rire des travers humains, peu importe le statut social, sans verser dans l’ironie, les travers exposés n’étant pas présentés comme des vices, mais toujours d’une manière que les Karch et O’Neill-Karch qualifient de « léger et amusant ». Les intrigues souvent [End Page 609] simples de ces comédies essentiellement en un acte utilisaient le plus souvent un comique de geste (la bastonnade y est souvent employée) et de mots (basé sur la méprise linguistique), éléments retrouvés à maintes reprises dans les farces, sketches et monologues, tous brefs, présents dans cet ouvrage.

On trouve ici un travail d’édition de qualité pour l’œuvre de Régis Roy, qui est à maints égards représentative d’une période qui n’aura pas été la plus faste en théâtre canadien-français.

La romancière québécoise Germaine Guèvremont, alors chef du secrétariat de la Société des écrivains canadiens, et le journaliste torontois William Arthur Deacon, de la Canadian Author’s Association, entreprennent en 1946 une correspondance que présente Mariel O’Neill-Karch avec En dépit des frontières linguistiques, exemple manifeste de rapprochement entre les deux solitudes canadiennes.

Cette correspondance, relativement mince de par les 19 lettres échangées, porte principalement sur les romans de Guèvremont et leur réception critique. Mais c’est un contexte social et littéraire des plus particuliers que ces quelques lettres, ainsi qu’une trentaine de documents complémentaires, mettent en lumière. En effet, au milieu des ann...

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