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Reviewed by:
  • Gabrielle Roy. Écrire, une vocation, and: Gabrielle Roy traduite, and: Gabrielle Roy autobiographe. Subjectivité, passions et discours
  • Nicole Côté (bio)
André Vanasse, Gabrielle Roy. Écrire, une vocation. Montréal, XYZ éditeur, coll. Les grandes figures, 2004, 168 p., 16$
Gabrielle Roy traduite, s. la dir. de Claude La Charité Québec, Éditions Nota bene, coll. Séminaires, 2006, 230 p.
Cécilia W. Francis, Gabrielle Roy autobiographe. Subjectivité, passions et discours. Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2006, coll. Intercultures, xxii-425 p., 49$

Gabrielle Roy. Écrire, une vocation, d’André Vanasse, est un court ouvrage, agréable à lire, sur la vie d’écrivaine de Gabrielle Roy, que Vanasse condense en une journée de septembre 1979 où il avait rendu visite à Gabrielle Roy, dans sa maison de Petite-Rivière-Saint-François. Cet entretien, à moitié imaginaire, il me semble, dit toutefois vrai en ce qu’il permet de condenser une période particulièrement intense de la vie de Roy, ses débuts d’écrivaine, puis la période de voyages et de [End Page 605] séjours d’écriture entourant l’extraordinaire succès de Bonheur d’occasion. Les propos de Vanasse – qui ne perd jamais de vue la Roy devant lui, vieillie, désenchantée, mais toujours charmante – mêlent les incidents de la vie personnelle de Roy et ses écrits, la vie littéraire au Québec, la famille de Roy et la difficulté d’être née au sein d’une minorité parmi les minorités, les francophones de l’Ouest. Les ouvrages de la collection « Les grandes figures » chez XYZ étant de toute évidence destinés au grand public, Vanasse raconte comme on raconterait une histoire à un ami en se versant un verre : informellement, mais avec le souci de la forme et en ménageant les effets. Il s’en dégage son plaisir de raconter, sa verve, et un œil qui ne perd jamais de vue l’ensemble, les contextes dans lesquels a évolué Roy, sa “vocation”, malgré les aléas de la réception de ses ouvrages.

Gabrielle Roy traduite ne s’adresse pas à des traductologues, mais à des littéraires. Pour cette raison, il me semble que la présentation de Claude La Charité – qui n’est pas un spécialiste de la traduction –devrait expliquer que les déplacements et la recomposition ne sont pas nécessairement de belles infidèles, mais font partie intégrante du travail de traduction. Une note à l’effet que la traduction est un puissant instrument de transfert et de mixage des cultures aurait mieux desservi cette profession ingrate. Àcet effet, bien des éléments de la postface de Marie-Christine Aubin auraient gagné à être présentés en introduction, car elle rendrait mieux la complexe tâche de la traduction, maillon dans un système d’échange de signes et de valeurs culturelles. Jane Everett effectue un excellent travail d’introduction aux forces en jeu dans l’acte de traduire, que les traducteurs connaissent ad nauseam, mais auquel le reste de la population – y compris nombre d’universitaires – lorsqu’il s’y intéresse, cherche noise. Le travail d’Everett sur Roy, son explication des valeurs qui déterminent un tel type de traduction, sont à ce sujet exemplaire de tout travail descriptif sur le processus de traduction. Sophie Montreuil a produit un très agréable article sur la fin de la collaboration entre Roy et Joyce Marshall, sa traductrice canadienne, dans « Le “translation trade” de Cet été qui chantait/Enchanted Summer : au Profit de Gabrielle Roy ou de Joyce Marshall? » Montreuil y discute la relation toujours hiérarchisée auteur-traducteur, toutefois « lieu de tension et de résistance ». Montreuil montre, dans la correspondance Roy-Marshall, l’abandon progressif du désir de Roy de contrôler les traductions de Marshall, de même que le désir progressif de Marshall de forger son propre style, à force de s’immerger dans celui de Roy, et dont l’étape finale sera sa décision de ne plus traduire Roy pour se consacrer elle-même à l’écriture. [End Page 606]

D’une grande érudition – ce qui prouve que la...

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