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Book Reviews Michèle H. Richman. Sacred Revolutions: Durkheim and the Collège de Sociologie. Minneapolis : University of Minnesota Press, 2002. Pp. 248. Le livre de Michèle Richman est beaucoup plus ambitieux, et d'une portée beaucoup plus vaste, que le titre ne le laisse supposer. Il apparaît vite à sa lecture que l'intention ne se limite pas à mesurer l'influence de Durkheim sur les fondateurs du Collège de Sociologie. Avant d'en venir à la problématique du sacré, l'auteur nous propose un tour d'horizon du parcours intellectuel de Durkheim, une rétrospective de l'évolution du regard anthropologique, en France, depuis le XVIe siècle jusqu'au début du XXe, et une réflexion sur l'importance de la complémentarité, chez Durkheim et Mauss, de l'ethnographie et de la sociologie. L'ouvrage est riche en références, et on demeure impressionné par l'étendue des connaissances de Michèle Richman et sa capacité à présenter une vue d'ensemble d'un aussi large mouvement de pensée. Les divergences idéologiques entre Gustave Le Bon et Durkheim, la campagne menée contre l'essor de la sociologie par Massis et Tarde, les rapports entre la conception lansonienne de l'histoire littéraire et la morale durkheimienne, constituent, parmi bien d'autres, des points d'intérêt particulier. La première moitié du livre se présente comme une étude de ce climat intellectuel dont Michèle Richman fait remonter l'origine à la création de l'École française de sociologie. Elle s'intéresse ensuite au Collège, né de l'intérêt que suscitent, chez maints penseurs de l'époque, les comportements collectifs. Toutefois, ce qui peut surprendre à la lecture de Sacred Revolutions est la relative minceur de l'influence directe de Durkheim sur les chevaliers de l'Ordre des Sociologues , ainsi que les nomme Denis Hollier. Que Bataille, Caillois et Leiris aient tiré profit des principes durkheimiens ne saurait faire de doute, mais on en vient à se demander si, pour eux, Durkheim fut nécessairement un plus grand maître à penser que Mauss, son disciple, dont il est d'ailleurs longuement question dans un premier ouvrage que Michèle Richman a consacré à Bataille (Reading Georges Bataille, 1982). En fait, il convient sans doute de lire Sacred Revolutions comme une étude des membres d'une même famille intellectuelle au sein de laquelle Durkheim exerce un indiscutable ascendant spirituel. Force est toutefois de constater, si l'on fait le décompte des pages, que c'est surtout Bataille qui fait ici figure de proche parent. Certes il est aussi question de Caillois et Leiris, mais dans son livre, Michèle Richman ne leur accorde qu'une place somme toute mineure. On peut le regretter. Notons enfin l'intention de l'auteur de faire valoir l'actualité des théories et de la morale de Durkheim, comme pour les remettre au goût du jour. Cela explique la conclusion de l'ouvrage, intitulée «Postcriptum», sans doute pour la démarquer quelque peu de l'érudition de ce qui précède, la tonalité plus nettement idéologique de ce dernier chapitre se trouvant confirmée par la référence à Fredric Jameson, à qui revient ici le rôle de mentor. Que les événements de mai 68 soient interprétés, dans ces dernières pages, à la lumière des principes durkheimiens, est dans la logique de l'ouvrage, mais faut-il pour autant porter un regard nostalgique, comme cela semble être ici le cas, sur cet épisode d'effervescence révolutionnaire de la fin de l'ère gaullienne? Une chose est certaine: le livre de Michèle Richman ne peut manquer d'intéresser et mérite d'être lu. Pierre Verdaguer University of Maryland, College Park Susanna Phillippo. Silent Witness: Racine's Non-verbal Annotations of Europides. Research Monographs in French Studies 14. Oxford: European Humanities Research Centre, 2003. Pp. xiv + 214. To state that research for this book was painstaking would be to belittle Susanna Phillippo's achievement. Complementing Elena Rossi's analysis of Racine's verbal annotations in "Les Détours...

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