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Book Reviews déficient au symbolique. Ponge, précise encore l'auteur, ne supporterait pas ce chasme ou cette déficience logée au cœur du symbolique. Il n'aurait de cesse qu'il ne comble ce défaut de la langue et l'inflation exponentielle de son imaginaire serait à la fois le symptôme et le remède à cette angoisse. Ce serait là sa «signature». Une telle hypothèse, la clinique—lacanienne—qu'elle met en jeu, est, sans aucun doute, pertinente . Mais il reste difficile d'en mesurer la portée et les enjeux dans un livre qui n'évalue pas précisément l'ampleur critique des concepts qu'elle engage. Car Madame Hayez-Melckenbeek n'envisage pas explicitement ce qui est pourtant au cœur de la question de la signature: à savoir ce rapport impossible qui fait jouer les uns contre les autres le singulier et le général, la chose et son nom, l'idiome et le savoir. Sa présentation initiale du problème de la signature en littérature reste abstraite et ne tient nullement compte du questionnement gnoséologique qui en est l'origine . Elle ne souligne pas non plus le lien fondamental que la poétique pongienne entretient avec ce questionnement. Or, si, comme le dit Derrida, l'œuvre de Ponge «se signe» avec une telle passion , si elle (se) pose, plus singulièrement qu'une autre, (comme) la question de l'idiome, c'est parce qu'elle fait l'épreuve de l'impossibilité qu'il y a à unir la singularité des choses à la généralit é du nom. C'est aussi parce que, prenant la mesure de cette impossibilité, elle continue à vouloir sinon rémunérer son défaut, du moins lui donner forme et trouver dans la singularité de ses propres figures quelque chose du réel: dans leur paraphe, son idiome. Faute de démontrer ceci, l'étude de Madame Hayez-Melckenbeek ne parvient pas à nous faire comprendre le lien essentiel qui unit la question du symbolique et celle de la signature. Elle ne réussit pas non plus à nous faire comprendre la poétique de Ponge dont elle néglige ainsi l'idiome critique. Elisabeth Arnould-Bloomfield University of Kentucky Pascale Auraix-Jonchière. «Un palais dans un labyrinthe». Poèmes de Jules Barbey d'Aurevilly. Paris: Champion, 2000. Pp. 289. En proposant cette édition des poèmes de Jules Barbey d'Aurevilly, Pascale AuraixJonchi ère nous offre un accès facile à des textes qui sont, dans l'ensemble, peu connus et qui ont fait l'objet de publications isolées, confidentielles, parfois posthumes. Aux poèmes, en vers et en prose, conçus et désignés comme tels (que ce soit par l'attribution d'un titre ou par la volonté exprimée d'insertion dans un recueil), Pascale Auraix-Jonchière choisit d'ajouter d'une part un poème en prose écrit pour accompagner un luxueux exemplaire des poésies de Sainte-Beuve, intitul é Fragment à mettre en tête du «Joseph Delorme»..., et d'autre part un texte étrange, Amaidée, que Barbey désigne dans sa correspondance comme «une espèce de poëme en prose» (Correspondance générale, IV, 130). L'ordre de présentation des poèmes n'est pas chronologique mais correspond à une problématisation croissante de la notion de poésie—Amaidée clôt l'ensemble en raison de son statut complexe, à la fois hybride et métapoétique. Ce qui guide non seulement les choix de corpus et d'ordre de présentation mais également le remarquable essai de Pascale Auraix-Jonchière qui fait suite aux poèmes, c'est la volonté d'éclairer le statut de la poésie aurevillienne et le rapport paradoxal que Barbey entretient avec la poésie: tout au long de sa correspondance, il ne cesse de répéter qu'il n'est pas poète et que ses vers n'ont pas de qualité littéraire; pourtant, la poésie lui est nécessaire et est même une partie constitutive de son moi. L'analyse de ce rapport paradoxal de Barbey à la poésie...

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