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Where Dream Becomes Reality Willard Bohn RETURNING TO PARIS FROM PROVENCE in September 1931, André Breton and Valentine Hugo stopped to visit an architectural curiosity in Hauterives, a small town in the Drôme region. Erected 1879 to 1912 by Ferdinand Cheval, a rural mailman, the Ideal Palace was constructed of stones he had painstakingly collected and set in concrete . It was "[un] magnifique labyrinthe," Breton recalled a few years later, "entouré de gigantesques statues, creusé de grottes."1 As several generations of tourists have discovered, the sheer magnitude of Cheval's achievement is impressive. Rising as much as thirty feet in places and extending for some eighty-five feet, the main walls are heavily encrusted with exotic ornamentation. At times one seems to glimpse a mosque, a Hindu temple, a medieval castle, and—unexpectedly—a Swiss chalet. Within the palace precincts, which were never intended to be inhabited, one discovers numerous passageways, terraces, and staircases flanked by strangely-shaped columns bearing poems and aphorisms composed by the architect.2 For these and other reasons that will become apparent, this experience made a lasting impression on Breton, who returned with several photographs to show his colleagues. While the Palais idéal demonstrated that Surrealism could be made to encompass architecture, its significance extended into other domains as well. On the one hand, it provided the Surrealists with a concrete model to explore at a crucial stage in their development. On the other, it provided a theoretical model whose repercussions were destined to be far-reaching. When Les Vases communicants appeared the following year, for example, it included a photograph of Breton contemplating Cheval's fabulous structure. Whereas all the other illustrations refer to corresponding sections of the text, there is no mention of the Ideal Palace anywhere in the book. Although critics have tended to dismiss the photograph accordingly, we will see that it plays a major role in the volume. The year 1932 also witnessed the publication of a book of poetry entitled Le Revolver à cheveux blancs, which contained a poem devoted to Breton's recent discovery. A fascinating composition in its own right, "Facteur Cheval" furnishes a rare glimpse of the Surrealists' experiments with architectural ekphrasis. VOL. XXXVI, NO. 4 43 L'Esprit Créateur Nous les oiseaux que tu charmes toujours du haut de ces belvédères Et qui chaque nuit ne faisons qu'une branche fleurie de tes épaules aux bras de ta brouette bien-aimée Qui nous arrachons plus vifs que des étincelles à ton poignet Nous sommes les soupirs de la statue de verre qui se soulève sur le coude quand l'homme dort Et que des brèches brillantes s'ouvrent dans son lit Brèches par lesquelles on peut apercevoir des cerfs aux bois de corail dans une clairière Et des femmes nues tout au fond d'une mine Tu t'en souviens tu te levais alors tu descendais du train Sans un regard pour la locomotive en proie aux immenses racines barométriques Qui se plaint dans la forêt vierge de toutes ses chaudières meurtries Ses cheminées fumant de jacinthes et mue par des serpents bleus Nous te précédions alors nous les plantes sujettes à métamorphoses Qui chaque nuit nous faisons des signes que l'homme peut surprendre Tandis que sa maison s'écroule et qu'il s'étonne devant les emboîtements singuliers Que recherche son lit avec le corridor et l'escalier L'escalier se ramifie indéfiniment Il mène à une porte de meule il s'élargit tout à coup sur une place publique Il est fait de dos de cygnes une aile ouverte pour la rampe Il tourne sur lui-même comme s'il allait se mordre Mais non il se contente sur nos pas d'ouvrir toutes ses marches comme des tiroirs Tiroirs de pain tiroirs de vin tiroirs de savon tiroirs de glaces tiroirs d'escaliers Tiroirs de chair à la poignée de cheveux A cette heure où des milliers de canards de Vaucanson se lissent les plumes Sans te retourner tu saisissais la truelle dont on fait les seins Nous te souriions tu nous tenais par...

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