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  • Démocratie: développement et ethnicité
  • James Frideres (bio)

Permettez-moi de commencer avec un bref commentaire sur l’histoire des démocraties, leur viabilité et ce qui a amené leur existence. À partir de là, j’en viendrai à quelques unes des questions posées à la table ronde. Je terminerai avec le rôle des sciences humaines dans le développement de la démocratie et celui que les gouvernements des agences telles que la Banque mondiale y jouent.

Pour moi, il me semble que c’était hier, mais pour beaucoup d’entre vous, c’est si vieux que vous ne pouvez pas vous en souvenir. Pourtant, c’est au début de 1974 que la vague stupéfiante de la nouvelle expansion démocratique a commencé à déferler sur le monde. Ce fut lorsque le Portugal est devenu une démocratie. En ce temps-là, il n’y avait que quarante gouvernements démocratiques sur la planète et ils appartenaient le plus souvent à des pays industriels avancés (Diamond 2003). Il y en avait peu d’autres, disséminés autour du globe, par exemple, l’Inde, le Sri Lanka, le Costa Rica, le Venezuela — mais vraiment peu.

Depuis ce temps, la démocratie a dramatiquement fait tâche d'huile. Vers 1992 elle se retrouvait dans plus de la moitié des pays dans le monde, et vers 1995 presque les deux-tiers de la planète peuvent être considérés comme des nations démocratiques. Pour la dernière décade et demie cependant, ce nombre est resté remarquablement stable, si bien qu’aujourd’hui, comme en 1995, on ne compte que 120 gouvernements de cette nature sur la planète. Pendant cette même période (1974–2007) seulement 14 nations ont choisi un régime autoritaire, y inclus des pays comme le Pérou, la Zambie, la Russie et le Pakistan, dont certaines sont revenues à la démocratie, comme la Turquie, l’Inde et la Thaïlande (Freedom House 2003).

Dans l’optique de cette communication, je définirai la démocratie comme «un système de gouvernement dans lequel les gens choisissent leurs dirigeants à des périodes régulières par le biais d’élections libres, justes et compétitives.» On peut certainement voir cette définition comme un continuum allant des cas qui le sont clairement à ceux auxquels il manque certains éléments. En d’autres termes, ce n’est pas une situation «ou — ou». On peut aussi trouver des élections démocratiques dans des pays où sont perpétrées des violations significatives des droits de la personne, une corruption massive et une règle de droit faible. Telle qu’elle est, cette formulation correspond au critère minimum que je suggérerai pour définir une société démocratique. En fait, un système idéal demanderait véritablement trois composantes, à savoir : [End Page 63]

  1. 1. une démocratique : qui permette aux citoyens de choisir leurs lois pour des élections libres et justes et de participer et s’exprimer lors d’autres entreprises politiques.

  2. 2. une libérale : qui limite le pouvoir de l’état d’empiéter sur les droits fondamentaux de la personne et qui affirme les libertés civiles et les droits des minorités; il est important de noter que le traitement des groupes minoritaires et la pierre de touche du niveau auquel un gouvernement respecte les critères démocratiques.

  3. 3. une républicaine : qui présente une règle de droit et un bon gouvernement soumis à des institutions de responsabilisation horizontale, lesquels vérifient et équilibrent le pouvoir exécutif, en tenant tous les acteurs, publics et privés, également responsables devant la loi. Cette question de responsabilisation est universelle. Mais le mot prend un sens différent lorsqu’on passe d’une culture à une autre. En général, il réfère à l’idée que chaque individu, groupe et organisation doit répondre de ses actions et de la manière dont elles affectent la population de leur état et, plus récemment, les gens au-delà des frontières étatiques. Cependant, les conditions de cette responsabilité peuvent être interprét...

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