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Reviewed by:
  • The Long Journey of a Forgotten People: Métis Identities and Family Histories
  • Nathalie Kermoal
The Long Journey of a Forgotten People: Métis Identities and Family Histories, sous la direction de Ute Lischke et David T. Mcnab. Waterloo, Wilfrid Laurier University Press, 2007, 386 p. $34.95.

Au cours des trente dernières années, les historiens ont tenté de développer le domaine de l'histoire autochtone et, plus particulièrement, des Métis. L'abondance de la recherche et des approches en témoigne. Pendant longtemps, les historiens ont été obnubilés par Louis Riel et les événements politiques ayant poussé les Métis à se soulever en 1870, puis en 1885; depuis les années 1980, ce pendant, les analyses des historiens se sont diversifiées. Les chercheurs se sont tournés vers d'autres communautés que celles de la Rivière-Rouge ou se sont penchés sur d'autres aspects de la vie des Métis afin de mieux définir qui ils sont. On reconnaît aujourd'hui que la culture métisse est diversifiée et qu'il existe de nombreuses communautés métisses distinctes. Le livre de Ute Lischke et David T. McNab se situe indéniablement dans ce courant, dans cette volonté d'ajouter des perspectives différentes à une historiographie toujours plus abondante et plus riche. [End Page 155]

Ute Lischke, professeure agrégée au département d'études anglaises et cinématographiques à l'Université Wilfrid Laurier, et David McNab, historien métis de l'Université York, ont rassemblé dans ce recueil treize textes consacrés aux identités métisses et aux histoires familiales. L'ouvrage est le résultat d'un symposium organisé en mars 2003 par la School of Canadian Studies de l'Université Carleton, à Ottawa. Son but est de faire entendre les voix métisses, que celles-ci passent par l'histoire orale ou par les sources écrites. Dans l'introduction, les auteurs soulignent que « the old worn categories and academic debate on who are the Métis people must be challenged and transformed by the Métis voices themselves – Canada's forgotten people » (p. 1). Conformément à l'esprit du symposium, les voix métisses prédominent dans l'ouvrage. Celui-ci commence par un texte de l'historienne Olive Patricia Dickason, qui relate les événements marquants de sa vie et sa prise de conscience identitaire.

The Long Journey of a Forgotten People comporte trois parties: 1) Reflections on Métis Identities; 2) Historical Perspectives; 3) Métis Families and Communities. Le livre aborde des thèmes aussi divers que la lutte des Métis pour la reconnaissance de leurs droits, les histoires familiales, la vie de l'écrivaine Louise Erdrich ou celle d'une femme de la communauté de Lac La Biche, en Alberta, qui nous rappelle, à bien des égards, certains passages du livre Halfbreed de Maria Campbell.

Comme dans tout ouvrage collectif, la qualité des textes varie. Plusieurs se démarquent par l'excellence de la recherche et du propos. L'espace alloué ne nous permet, hélas, d'en citer que quelques-uns. Le texte de Nicole St-Onge, « Early Forefathers to the Athabasca Métis: Long-Term North West Company Employees », apporte un éclairage nouveau sur les ancêtres des Métis. L'historiographie a eu tendance à insister sur le fait que les fameux voyageurs étaient enclins à abandonner leurs femmes et leurs enfants dès qu'ils avaient la possibilité de retourner vers l'Est. St-Onge démontre que la réalité était plus complexe, en citant, entre autres, le cas de Jean-Baptiste Perreault, qui tenta à plusieurs reprises, mais en vain, de retourner dans la vallée du Saint-Laurent avec sa famille autochtone. Voulant demeurer près de sa femme et de ses enfants, Perreault s'installa dans la région des Grands Lacs pour le restant de ses jours.

Des auteurs comme Virginia Barter et Donna Sutherland mettent l'accent sur la diversité des sources pour retracer des pans entiers de leurs histoires de famille afin de révéler leurs racines métisses. Leurs recherches s'appuient non seulement sur...

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