Abstract

Prime Minister Robert Borden created the Wartime Elections Act in September 1917 – a move that granted temporary voting rights to women who had close relatives serving in the military. Their votes were positioned as key to winning the war because it was assumed that newly enfranchised wives and mothers would support Borden’s controversial conscription plans to reinforce their husbands and sons at the front. Suffragists across the country were divided by the act’s limited enfranchisement and its connection to conscription. This turmoil reached its pinnacle in Montreal, a city that was at the centre of nationalistic and ethnic strife caused by the war, and triggered rifts within the city’s largest Anglophone women’s organization, the Montreal Council of Women. One result of this tension was the impeachment trial of the council’s long-time president, Dr Grace Ritchie-England, for her criticism of the Wartime Elections Act and conscription during the 1917 federal election. Calling attention to the resistance of and conflicts between middle-class club women who were normally viewed as hegemonically supportive of the war effort widens our understanding of women’s disparate opinions and activism during the First World War and the fragile nature of suffragists’ political unity.

En septembre 1917, le premier ministre Robert Borden fait adopter la Loi des élections en temps de guerre, qui accorde temporairement le droit de vote aux femmes ayant des proches parents dans l’armée. Le vote de ces nouvelles électrices est considéré comme déterminant pour l’issue de la guerre, car on tient pour acquis que les épouses et les mères appuieront le projet controversé de Borden d’envoyer des conscrits en renfort auprès de leurs maris et de leurs fils. Ce droit de vote limité et amarré à la conscription divise cependant les militantes suffragistes du pays. La controverse culmine à Montréal, situé au cœur des tensions nationalistes et ethniques liées à l’effort de guerre, et provoque des scissions au sein de la principale organisation féminine anglophone de la ville, le Montreal Council of Women. Il en résulte entre autres une tentative de démettre celle qui préside l’organisation depuis longtemps, la Dre Grace Ritchie-England, pour avoir critiqué la conscription et la Loi des élections en temps de guerre pendant la campagne électorale de 1917. En s’intéressant aux résistances et aux conflits entre femmes de la classe moyenne, membres d’associations féminines, habituellement vues comme ayant unanimement appuyé l’effort de guerre, cet article pose un regard plus nuancé sur l’activisme féminin et la diversité de ses opinions pendant la Première Guerre mondiale, de même que sur la fragilité du consensus politique chez les suffragistes.

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