Abstract

Dans l'article, on examine la position de la Cour suprême du Canada selon laquelle les attentes raisonnables en matière de protection des renseignements dans les espaces informationnels peuvent être protégées en se concentrant sur la protection des renseignements eux-mêmes. On évalue ensuite cette position en fonction des résultats obtenus au cours d'études en science sociale, qui ont porté sur le comportement de jeunes gens dans les espaces virtuels. Selon l'auteure, la définition juridique proposée par la Cour suprême ne correspond pas à ce que nous savons des expériences et des attentes des gens en ligne. C'est pourquoi la définition pourrait limiter les capacités de la cour à nous protéger contre les technologies de surveillance qui nuisent à notre dignité, à notre autonomie et à nos libertés sociales. Comme une plus grande part de nos vies publiques et privées migre vers les espaces virtuels, il est essentiel que la cour commence à porter une attention particulière aux leçons pouvant être tirées des recherches menées en science sociale sur le respect de la vie privée et revigore la protection juridique en tant que valeur sociale.

Abstract

This article examines the Supreme Court of Canada's position that reasonable expectations of privacy in informational spaces can be protected by focusing on the protection of the information itself. It then measures this position against the findings of social science research studies that have examined the behaviour of young people in online spaces. The author argues that the legal test being advanced by the Court is out of step with what we know about people's online experiences and expectations. As such, the test may limit the Court's ability to protect us from surveillance technologies that negatively affect our dignity, autonomy, and social freedom. Especially as more of our public and private lives migrate to virtual spaces, it is essential that the courts begin to pay attention to the lessons to be gleaned from the social sciences research on privacy and reinvigorate the legal protection of privacy as a social value.

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