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Reviewed by:
  • L'événement en anthropologie: concepts et terrains
  • Madeleine Pastinelli
L'événement en anthropologie: concepts et terrains, s. la dir. de Ignace Olazabal et Joseph J. Lévy. Québec, Les Presses de l'Université Laval, coll. Sociologie au coin de la rue, xii-267 p.

Comme en écho à un numéro (plus exactement le 38e) de la revue Terrain paru en 2002 et auquel plusieurs des auteurs de ce collectif font référence, l'ouvrage publié sous la direction de Joseph J. Lévy et Ignace Olazabal prend pour thème l'événement en anthropologie. Ce collectif qui, outre une courte présentation, rassemble au total treize textes fait suite à un colloque tenu en 2004 dans le cadre du congrès de l'ACFAS, reprenant plusieurs des travaux qui avaient été présentés à cette occasion et en intégrant également plusieurs autres. Les textes, signés par des anthropologues du Québec et de France, portent sur une gamme de terrains des plus variés, allant du spiritualisme à Montréal à la chefferie camerounaise en passant par l'hôpital psychiatrique en France, et sont regroupés sous les thèmes «Concepts», «Histoire et politique», «Santé», «Migrations» et «Religion et spiritualité».

La première partie de l'ouvrage, qui réunit deux textes théoriques fort éclairants de Joseph J. Lévy et de François Laplantine, aborde la question de la place de l'événement et de son traitement en anthropologie. Ce sont certainement ces textes qui susciteront le plus d'intérêt chez le lecteur désireux de réfléchir aux problèmes que pose la notion à l'anthropologie, à la façon dont a évolué son traitement dans l'histoire de la discipline, de même qu'à la place qu'elle y occupe aujourd'hui. Les travaux regroupés sous les autres thèmes du collectif, qui font chacun état d'un terrain singulier, viennent illustrer cette première partie en prenant la forme d'autant d'études de cas et d'expérience d'enquête consacrées plus ou moins étroitement à des événements ou utilisant la notion pour rendre compte des observations et expériences de terrain. Comme c'est souvent le cas des ouvrages collectifs, l'articulation des textes à la thématique de l'ouvrage est relativement inégale. On se réjouit cependant de lire quelques travaux qui donnent presque l'impression que leurs auteurs ont été amenés à intégrer la notion d'événement pour les besoins de la publication, compte tenu de leur originalité, de la richesse des matériaux d'enquête présentés et de la qualité des analyses développées. En somme et suivant leurs champs d'intérêts (histoire, santé, migration et religion), les lecteurs trouveront leur compte plutôt dans un ensemble d'articles que dans un autre, et ceux qui s'intéresseraient plus étroitement à ce qu'annonce le titre de l'ouvrage, soit L'événement en anthropologie, pourront butiner çà et là parmi les travaux du collectif, après avoir fait une lecture plus serrée des deux textes de la première partie.

Dans le cadre de la réflexion théorique qui est présentée dans un premier temps, Joseph J. Lévy réfléchit d'abord à la façon dont l'histoire, [End Page 642] la philosophie et plus particulièrement l'anthropologie ont envisagé l'événement, ce temps de rupture inaugurant le découpage d'un avant et d'un après, lequel occupe une place particulière pour l'anthropologie, qui s'est d'abord vouée à l'étude de l'ordinaire, du quotidien et de la permanence des structures. Bien que l'événement se soit plus naturellement imposé comme objet à d'autres disciplines, l'auteur nous montre que le regard porté sur celui-ci par l'anthropologie n'est pas neuf et s'applique à en circonscrire les enjeux théoriques. En présentant un panorama des travaux d'anthropologues qui s'inté ressent à l'événement, l'auteur fait ressortir la diversité des façons dont il est envisagé et...

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