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Reviewed by:
  • Mining the Media Archive: Essays on Art, Technology, and Cultural Resistance
  • Joanne Lalonde
Dot Tuer . Mining the Media Archive: Essays on Art, Technology, and Cultural Resistance. YYZ 2005. 212, $ 21.95

Dot Tuer a beaucoup de flair, qualité indispensable nous le savons à la critique d'art. Une des plus actives et des plus importantes [End Page 434] critiques d'art du Canada anglais, Tuer décrit et analyse avec une intelligence renouvelée les pratiques artistiques émergentes. L'éditeur YYZ Books propose ici un recueil des plus importants textes critiques de l'auteure. Il ne s'agit donc pas de matériel nouveau, mais d'un parcours qui retrace les textes phares publiés entre 1986 et 2003. Divisés en trois parties principales, «New Media, History, Testimony », les essais présentent des réflexions largement inspirées des cultural studies et de l'approche post-colonialiste. Certains se revendiquent ouvertement comme des commentaires anthropologiques et politiques, comme dans « Anatomy of an Insurrection », alors que d'autres proposent une vision plus intimiste, voire phénoménale, de l'expérience de l'oeuvre. Parmi les nombreux sujets abordés, je retiens notamment la discussion autour des notions de simulation et de réalité fabriquée, notions fondamentales pour les arts médiatiques visant l'effet de présence, lesquelles cependant demeurent encore aujourd'hui relativement peu documentées. Elles se trouvent ici mises à l'épreuve dans la compréhension des oeuvres de Char Davies (The Second Nature of Simulation), de Dara Birnbaum et de Stan Douglas (Mining the Media Archive: When History Meets Simulation in the Work of Dara Birnbaum and Stan Douglas). Il faut dire que chez Tuer la vision de la technologie échappe avec grand bonheur à la dichotomie de la nature opposée à la culture ou encore à celle de l'illusion qui s'oppose à la matie're. En effet, plusieurs essais témoignent d'une pensée de la conciliation, voire de la combinaison, plutô t que d'une pensée de la dichotomie. Saine distance avec la vision progressiste de l'histoire de l'art, l'histoire rappelle Tuer, étant « circular and fluid, rather than chronological and fixed ».

Autre thématique pertinente, la polarité entre absence et trace dans le contexte de l'impact des icônes étudiée dans le texte « Cartography of Memory: Tracing the Representional Legacy of Argentina's Dirty War in the Work of Guillerom Kuitca », à mon avis un des essais les plus forts du livre. La force des images et leur capacité à occuper l'espace réel sont une préoccupation pour les pratiques de résistances politiques et culturelles. « Juxtaposing Kuitca's cartographies and the iconography of Evita, Che, and the desaparecidos, there emerges an interplay of (absent) presence and missing bodies, deterritorializations and conceptual mappings that challenge the cynicism and passivity of Baudrillard's simulacrum ». Tuer trouve dans l'art contemporain de l'Amérique du Sud, notamment en Argentine, pays qu'elle connaît bien, plusieurs exemples intéressants de ce phénome'ne. Enfin, l'auteure propose de comparer la conquête du cyberespace à celle du nouveau monde au XVIe sie'cle. « I am interested, admet-elle, in illuminating how colonial legacies and modernist frameworks influence contemporary image production and reception ». Analyser les pratiques émergentes comporte toujours [End Page 435] un risque puisque l'histoire de l'art n'a pas encore consacré les oeuvres à l'étude. Dot Tuer réussit avec brio ce pari depuis plus de vingt ans.

Joanne Lalonde
Département d'histoire de l'art, Université duQuébec à Montréal
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