In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Nineteenth Century French Studies 30.3 & 4 (2002) 399-400



[Access article in PDF]

Book Review

Chateaubriand mémorialiste.
Colloque du cent cinquantenaire (1848-1998)


Berchet, Jean-Claude, et Philippe Berthier, éds. Chateaubriand mémorialiste. Colloque du cent cinquantenaire (1848-1998). Genève: Droz, 2000. Histoire des idées et critique littéraire, 382. Pp. 336. ISBN 2-600-00390-8

Ce volume rassemble les Actes du Colloque international organisé du 4 au 6 juin 1998 à l'Ecole Normale Supérieure et à la Sorbonne par l'Institut de Littérature française de la Sorbonne Nouvelle (Université Paris III), pour marquer le cent cinquantième anniversaire de la mort de Chateaubriand et de la publication des Mémoires d'outre-tombe. Bien que des passages de cet ouvrage aient été lus et publiés du vivant de l'auteur, il n'a paru intégralement qu'après sa mort: c'est son œuvre maîtresse.

Au cours des trois journées de ce Colloque, vingt intervenants ont scruté diverses facettes de ce livre complexe et riche. Dans un style brillant, l'auteur y commente l'histoire et la politique de son temps, et en déduit des prévisions pour l'avenir.

Comme le fait remarquer Marc Fumaroli (dans "Histoire et mémoires"): avant les Mémoires d'outre-tombe, et la Recherche du temps perdu de Proust, le genre des mémoires était généralement réputé mineur en France (à l'exception des Mémoires posthumes du cardinal de Retz, et ceux du duc de Saint-Simon), mais avait néanmoins de nombreux lecteurs. L'historiographie était mise en doute: on savait que les rois ne souhaitaient lire, dans une Histoire de la monarchie française, que des éloges; celle de Charles Sorel (1632) a été un échec; l'Histoire de France depuis Faramond jusqu'à maintenant d'Eudes de Mézeray (1643-51) lui valut la suspension de sa pension par Colbert (1673). Chateaubriand, dans ses Mémoires, analyse ce qu'il a observé avec honnêteté, dans une méditation incessante et d'une rare profondeur sur la France et l'ancienneté de sa civilisation.

Dans "Les Mémoires et la tentation du roman, l'exception épique des Mémoires d'outre-tombe," Damien Zanone présente une réflexion sur cet ouvrage, dans le contexte de l'abondante production de Mémoires à son époque. Il démontre que Chateaubriand, en écrivant le chef-d'œuvre du genre - l'architexte - en a arrêté l'évolution, ses successeurs devront trouver une autre formule. [End Page 399]

Pierre Riberette étudie les "Mémoires par lettres": les Mémoires d'outre-tombe intègrent au texte de nombreuses lettres de et à Chateaubriand, et même quelques correspondances échangées entre des tiers. Ceci ne se rencontre d'habitude que chez des hommes politiques qui prouvent leurs dires par des documents placés en appendice. Chateaubriand présente parfois ces lettres comme des justificatifs, ou pour indiquer qu'il est considéré comme un grand écrivain ou un grand diplomate. Mais il exerce parfois son esprit d'auto-dérision, et reproduit alors des lettres d'in-jures que lui ont values ses prises de position en faveur de la duchesse de Berry.

Mme Béatrice Didier, dans "Voyages croisés," montre comment Chateaubriand, dans ses Mémoires (livres VI à XII), intègre ses errances comme principe de la structure de son œuvre.

Pierre Glaudes parle de " 'Une idée fixe qui vient du ciel': le sublime dans les Mémoires d'outre-tombe." Quelle idée fixe? Chateaubriand déclare qu'il se "retire auprès de Dieu" quand on veut l'entraîner dans des intrigues. P. Glaudes en conclut que "Ce commerce avec le ciel prédispose Chateaubriand au sublime."

Jean-Claude Bonnet, "Les Formes de célébration." Chateaubriand exprime, dans ses Mémoires, son désenchantement vis à vis des auteurs de "l'âge voltairien." En fait, le jeune Chateaubriand ne pouvait qu'être fasciné par le caractère triomphant de celui qu'il appelle "l'homme...

pdf