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Reviewed by:
  • Creole formation as language contact : The case of the Suriname Creoles by Bettina Migge
  • Anne-Sophie Bally
Bettina Migge. Creole formation as language contact : The case of the Suriname Creoles. Dans la collection Creole Language Library 25. Amsterdam/Philadelphie : John Benjamins. 2003. Pp. xii + 151. 126$ US (relié).

Dans Creole Formation as Language Contact, Migge propose au lecteur une comparaison des créoles marrons du Surinam (aussi appelés Eastern Maroon Creoles ou EMC) avec les langues ayant contribué à leur formation. Cette comparaison est réalisée dans le cadre de la typologie du contact des langues de Thomason et Kaufman (1988) et Thomason (2001). Le livre contient huit chapitres dont une introduction (Chapitre 1) et une conclusion (Chapitre 8). On y trouve aussi une longue liste de références bibliographiques et un index (noms cités et sujets). Le chapitre 2 propose un survol des différents courants théoriques sur la genèse des langues créoles, ainsi que le cadre théorique du contact des langues de Thomason et Kaufman (1988) et Thomason (2001), adopté par Migge. Le chapitre 3 regroupe un ensemble de données sociohistoriques, recouvrant les trois principales périodes de formation des créoles du Surinam. L’input européen est abordé dans le chapitre 4, où Migge cherche à déterminer l’apport linguistique de l’anglais dans la formation des créoles du Surinam. Les chapitres 5 et 6 traitent de l’apport des langues africaines aux lexiques et aux structures des créoles du Surinam. Enfin, le chapitre 7 présente les changements internes que ces langues créoles ont subi suite à leur création. [End Page 316]

Cette étude vise à proposer des réponses à deux interrogations. Dans un premier temps, l’auteure s’intéresse à la formation des créoles dits « radicaux », c’est-à-dire ceux qui diffèrent le plus de leur superstrat. Dans un second temps, elle évalue la validité des différentes théories en regard de la formation de ces créoles, puis elle offre sa propre explication quant à leur origine. Le scénario auquel Migge aboutit finalement est le suivant : de 1652 à 1679, l’anglais L1, plusieurs variétés d’anglais L2 et plusieurs variétés de pidgins et créoles étaient parlés au Surinam. C’est à cet input que sont exposés les nouveaux esclaves venant d’Afrique de l’Ouest à partir de 1680, alors que le ratio Européens/esclaves a considérablement diminué (de 1 : 2 en 1679 à 1 : 12 en 1695). Les structures de l’input anglais sont simplifiées pour permettre aux nouveaux esclaves de comprendre plus aisément. Certaines de ces structures seront adoptées par les nouveaux esclaves. Là où les structures syntaxiques de l’anglais sont inaccessibles (à cause, par exemple, d’un accès restreint à la langue ou du peu de saillance phonologique d’une forme), les esclaves projettent la gram-maire de leur langue maternelle sur la syntaxe de l’anglais. À partir de la syntaxe de leur langue maternelle, les structures de l’anglais sont pour la plupart réinterprétées. Les structures du créole ainsi créé ne sont donc ni tout à fait celles de l’anglais, ni celles des langues de substrat. Par la suite, alors qu’il est devenu langue maternelle des Marrons, le créole subit des changements internes, au même titre que n’importe quelle langue.

Migge présente des données linguistiques sur les EMC en trois parties principales. Pour exposer l’input européen, elle s’appuie sur la morphologie des EMC. Étant donné que les créateurs du créole avaient un accès limité à la langue du colonisateur (l’anglais en l’occurrence), ils n’en auraient retenu que les traits sémantiquement et structurellement saillants. Les morphèmes fonctionnels liés de l’anglais n’étant pas saillants, ils n’auraient pu être identifiés par les créateurs des EMC, ce qui expliquerait leur absence dans le créole (par exemple, la marque de pluriel -s). Un morphème libre ne sera pas non plus identifié s’il n’est pas saillant. Migge examine à ce sujet l...

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