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Reviewed by:
  • Formal approaches to poetry : Recent developments in metrics by B. Elan Dresher, Nila Friedberg
  • Jean-Louis Aroui
B. Elan Dresher et Nila Friedberg, dir. Formal approaches to poetry : Recent developments in metrics. In the series Phonology and Phonetics 11. Berlin/New York: Mouton de Gruyter. 2006. Pp. viii + 314. 132,30 $ US (relié).

Ce livre est à la croisée de deux traditions : la tradition générative américaine, et la tradition russe, tantôt générative, tantôt statistique. Certains articles (Nila Friedberg, Daniel Currie Hall) montrent l’intérêt qu’il y a à fondre ces deux traditions l’une dans l’autre. Côté générativiste, on trouve à plusieurs reprises diverses versions de la théorie de l’optimalité (Kiparsky, Hammond, Friedberg, Hall). Une conséquence indirecte de ces options théoriques est que les deux langues les plus traitées dans le livre sont, de loin, le russe (quatre articles) et l’anglais (six articles).

Avec « A modular metrics for folk verse », Paul Kiparsky avance contre Hayes et MacEachern (1998) divers arguments tendant à montrer l’indépendance de la structure métrique par rapport à la structure musicale dans la ballade anglaise. On notera que ce résultat rejoint les conclusions de travaux consacrés à d’autres corpus (Banti et Giannattasio 1996; Dell et Elmedlaoui 2007). En utilisant une version modifiée de la théorie de l’optimalité, l’article propose un modèle du quatrain de la ballade anglaise qui, tout en utilisant moins de contraintes que Hayes et MacEachern, parvient à prédire la fréquences des formes et à éviter leur surgénération.

L’article suivant, « What is “metricality” ? English iambic pentameter », est signé Marina Tarlinskaja. Au niveau du texte, la métricité d’un ensemble iambique serait établie par les données statistiques concernant l’accentuation des positions paires et impaires, et par les jugements d’époque sur ce qu’est un « good verse » (p. 53). Au niveau du vers, la métricité reposerait sur la connaissance historique des pratiques métriques et de leurs exceptions. Sont abordés le français, l’allemand, le russe, l’italien, le tchèque et l’anglais. L’auteure propose d’expliquer les formes connues des mètres iambiques sur la base de critères métriques, syntaxiques, lexicaux, sémantiques, historiques et culturels. La partie sémantique traite principalement de l’anglais. Le mérite de l’article est d’essayer de caractériser la métricité dans toute sa complexité, sans simplification théorique.

L’article de Nigel Fabb, « Generated metrical form and implied metrical form », reprend certains éléments de Fabb (2002). Il s’agit de démontrer qu’en métrique les règles relèvent d’une théorie générative, et les tendances d’une théorie pragmatique. Le problème est que même les éléments qui sont présentés comme des règles présentent des exceptions. Ainsi, Fabb nous dit que « In English iambic pentameter, a stressed syllable must be in an [End Page 313] even-numbered position or first position if it is in a polysyllable » (p. 77). Or, quelques pages plus haut, Tarlinskaja (pp. 57–58) rappelait qu’il y avait des exceptions à cette règle. Un autre exemple problématique est celui du sonnet. Fabb le classe parmi les « implied forms ». Mais le sonnet est porteur de règles et de tendances, au même titre que le mètre, et les règles ne sont pas plus difficiles à décrire que celles qui sont constitutives d’un mètre (Aroui, à paraître).

Michael Hammond, avec « Anapests and anti-resolution », consacre un article à 447 iambes-anapestes (« anapestic-iambic lines ») de Robert Service, formés de sept positions fortes (s), avec une césure après la quatrième. Les vers étudiés réalisent le modèle suivant :

(1) (w)(w)s (w)ws (w)ws (w)ws (w)(w)s (w)ws (w)ws

Dans certaines conditions, un monosyllabe accentué peut apparaître dans une position faible (w). Ces conditions sont clairement décrites, puis analysées dans le cadre de la théorie de l...

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