Abstract

Le présent article apporte une réflexion critique sur les processus internationaux d'adoption des lois et l'engagement politique féministe. Les débats contemporains au sujet de la protection des droits des femmes, autant dans des textes juridiques que féministes, ont tendance à présenter des solutions qui prétendent parler «au nom des femmes», mais qui ne répondent pas adéquatement aux questions d'inclusion ni à la diversité des vies des femmes. L'article engage un dialogue entre la théorie de la complexité et la théorie «queer» et explore comment ces théories peuvent aider à la fois le droit et la politique féministe à traiter des questions de différence d'une manière qui évite la tendance à exclure l'«Autre» et à privilégier les perspectives dominantes. L'analyse de ces deux théories fournit l'occasion de réfléchir sérieusement sur les questions du pluralisme, de la différence, de l'incertitude et de l'ouverture en droit et en politique féministe. L'article applique les idées qui se dégagent du dialogue entre ces deux théories à une question d'actualité, soit la traite des femmes, pour illustrer les tendances d'exclusion propres au droit international et à la politique féministe. On y soutient que l'ouverture quant à l'inconnu et l'incertitude est fondamentale à une politique féministe critique visant à construire des réponses juridiques plus inclusives, qui reconnaissent les subtilités et la diversité des vies des femmes.This article provides a critical reflection on international law-making processes and the engagement of feminist politics. Contemporary debates about the protection of women's rights, in both legal and feminist texts, tend to present solutions that claim to speak "on behalf of" women but do not sufficiently deal with issues of inclusivity and the diversity of women's lives. This article engages in a dialogue between complexity theory and queer theory and explores how these theories can assist both law and feminist politics to consider issues of difference in a way that avoids the tendency to exclude the "other" and to privilege dominant perspectives. Engaging with these two theories provides an opportunity for important reflection on issues of plurality, difference, uncertainty, and openness in law and feminist politics. The article applies insights from the dialogue between these two theories to the contemporary issue of trafficking women to illustrate the exclusive tendencies of both international law and feminist politics. It argues that openness to the unknown and uncertainty are fundamental to a critical feminist politics concerned with constructing more inclusive legal responses that acknowledge the intricacies and diversity of women's lives.

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