Abstract

The events of 11 September 2001 caused a rupture not only in the normal order of things but also, and perhaps especially, in the signifying systems underwriting that order. The Naudet brothers' remarkable 9/11 documentary, which aired on CBS on 10 March 2002 and on TV stations around the world on the first anniversary of the attacks, seeks to reinstitute the authority of the conventions and constructions of a culture whose limits the events of 11 September had painfully exposed. The film—entitled 9/11—is marked by a fundamental tension between the revelation of an abysmal crisis of meaning, on the one hand, and the desire to bring this crisis under control, on the other. The filmmakers attempt to mitigate the traumatic potential of their unique atrocity footage by sanitizing it and integrating it into a Hollywood-style coming-of-age drama tracing a probationary fire-fighter's perilous journey from innocence to experience. Thus, the focus shifts from a disorienting and overwhelming sense of loss to comforting, ideologically charged notions of heroism and community that perpetuate an idealized national self-image and come to function as a moral justification for retaliation. In its drive to obtain mastery over trauma by rendering it legible in terms of existing cultural codes, 9/11 appears to disregard what Cathy Caruth calls ''the event's essential incomprehensibility, the force of its affront to understanding'' (154). Yet, for all its investment in a classical realist aesthetic, the film remains haunted by a traumatic history that exceeds and breaks down accustomed habits of thought, narration, and visualization. Les événements du 11 septembre 2001 ont provoqué une rupture non seulement dans l'ordre naturel des choses, mais également, et peut-être tout particulièrement, dans les systèmes de signifiés qui sous-tendent cet ordre des choses. Le remarquable documentaire sur le 11 septembre réalisé par les frères Naudet, présenté par le réseau CBS le 10 mars 2002, puis par de nombreuses chaînes de télévision du monde entier pour souligner le premier anniversaire des attentats, tente de rétablir l'autorité des conventions et constructions d'une culture dont les limites ont été douloureusement mises á jour par les attentats du 11 septembre. Le film — intitulé 9/11 — se caractérise par une tension fondamentale entre la révélation une grave crise de signification d'une part, et le désir de dominer cette crise d'autre part. Les réalisateurs tentent d'atténuer le potentiel traumatisant des scènes atroces qu'ils présentent en les expurgeant de leurs contenus les plus crus et en les intégrant dans un scénario de style hollywoodien, dans lequel un jeune pompier á ses premières armes effectue un dangereux parcours qui va de l'innocence á l'expérience. Ainsi, l'accent passe d'un sentiment d'énorme perte á un sentiment d'héroïsme et de sens communautaire réconfortant, chargé sur le plan idéologique, qui perpétuant une image nationale idéalisée et qui finit par servir de justification á d'éventuelles représailles. Dans son intention de maîtriser le traumatisme en le rendant intelligible en termes des codes culturels existants, 9/11 semble ignorer complètement ce que Cathy Caruth a appelé ¨ l'incompréhensibilité fondamentale des événements, la force de l'affront fait á la compréhension [the event's essential incomprehensibility, the force of its affront to understanding] £ (154). Pourtant, malgré son parti pris pour une esthétique réaliste classique, le film reste marqué par une histoire traumatisante qui dépasse et brise les modes de pensée, de narration et de vision habituels.

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