Abstract

La prolifération de périodes relativement courtes d'emprisonnement, de 30 jours ou moins, au Canada est un sujet peu traité. Une analyse des données de determination de la peine suggère que les infractions contre l'administration de la justice sont le plus souvent reliées à des périodes d'emprisonnement de un à 15 jours. Les données suggèrent que les tribunaux répondent à la sévérité des infractions, ou selon un modèle de proportionnalité. Au-delà de l'analyse quantitative cependant, très peu est connu des objectifs et significations que ces sentences revêtent pour les procureurs de la Couronne et les juges. L'analyse se penche sur ces acteurs, qui forment ce que Eisenstein et Jacob ont appelé un courtroom workgroup, en tant que producteurs de discours et de significations, dans le cadre de la littérature existante, des theories de determination de la peine et des contraintes organisationnelles. Je suggère que la valeur explicative des theories existantes – notamment celles voulant que la Couronne et les juges réagiraient à la sévérité des infractions contre l'administration de la justice, et visent la dissuasion générale et la dénonciation – est limitée. Les entrevues et l'observation des négociations de culpabilité, révèlent que la gestion du risque ainsi que le travail sur le caractère sont des objectifs importants tant pour les procureurs que les juges. L'étude démontre aussi que que le processus de plea bargaining ne devrait pas être analysé séparément du résultat de la determination de la peine.

The proliferation of relatively short sentences of imprisonment of 30 days or less in Canada is an under-researched topic. A close analysis of sentencing data suggests that administration of justice offences are the most common offence category addressed through custodial sentences of one to 15 days. The sentencing data suggest that the courts are responding to the seriousness of offences or a proportionality model. Beyond the quantitative analysis, however, very little is known about the purposes and meanings of these sentences to court players like judges and Crown prosecutors. The analysis focuses on accounts of judges and Crown prosecutors as meaning-makers in a 'courtroom workgroup' (Eisenstein and Jacob 1977), and attempts to understand their goals and values of imposing relatively short sentences of imprisonment for administration of justice offences within the contexts of existing literature, sentencing theories, and organizational grounds. I argue that existing theories of sentencing—particularly that Crown prosecutors and judges are responding to the severity of administration of justice offences and are meant to accomplish general deterrence or denunciation—may be insufficient explanations in understanding short periods of custody for these offences. The interviews and observations of plea negotiations reveal that future risk management and character-building are viewed as important goals and values by Crown prosecutors and judges. The study also demonstrates that the plea bargaining process should not be viewed separately from sentencing outcomes.

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