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  • Le Roman de Gliglois: récit arthurien du XIIIe siècle
  • Richard Trachsler
Le Roman de Gliglois: récit arthurien du XIIIe siècle. Édition critique par Jacques Charles Lemaire . Éditions de l’Universite´ de Liège, 2005. 231 pp.

Au sein de la littérature arthurienne, Gliglois a une double particularité: avec ses 2942 vers, c'est le roman en vers le plus court et c'est aussi le seul pour lequel les éditeurs ne peuvent plus recourir à des documents médiévaux depuis que le manuscrit unique a été endommagé dans l'incendie de la Bibliothèque Nationale de Turin en 1904. Fort heureusement, des érudits allemands, dont Foerster, avaient effectué des transcriptions avant cette date, et c'est à partir de ces documents, aujourd'hui conservés à la Widener Library à Harvard, qu'est contraint de travailler qui veut éditer ce roman, au demeurant fort intéressant. A ce jour, Gliglois a fait l'objet de trois éditions: Livingston (1932), Chênerie (2003) et maintenant Lemaire (2005), qui n'était visiblement pas au courant du projet de l'éditrice française au moment de préparer le sien. Dans l'introduction, [End Page 506] il est donc amené à justifier sa publication au moyen d'une impressionnante liste d'errata que contient l'édition Chênerie, avant de proposer son propre texte, accompagné d'une traduction et suivi de notes philologiques, d'un index des noms propres et d'une bonne bibliographie. Le travail ne comporte ni glossaire ni étude linguistique, mais un index lexicologique et grammatical permet d'accéder à l'information contenue dans les notes. Le tout paraît, de prime abord, très sérieux. Toutefois, l'introduction soulève un certain nombre de questions. Confronté à l'absence du manuscrit médiéval, l'éditeur a choisi de travailler uniquement à partir de l'édition Livingston, dont il entérine ou questionne les choix, en prenant en considération, aussi, des comptes rendus dont elle a fait l'objet. De façon louable, chaque décision éditoriale est discutée dans une note en vertu des choix des prédécesseurs. Mais le point de départ du travail entier reste ainsi le livre de 1932. Or, il me semble qu'il aurait été possible de commander un microfilm à la Widener pour contrôler les fondements de cette construction et, encore mieux, de se rendre à Turin pour aller voir le manuscrit, qui n'a pas 'complètement disparu' (p. 7) comme le pense l'éditeur, mais attend, certes en petite forme, ses visiteurs. Les critères de la transcription, qui remplace, en certaines positions, — x par — us, et les chiffres romains par la forme en toutes lettres si cette dernière se rencontre dans le texte, sont également discutables, et l'on peut féliciter Foerster et autres d'avoir procédé autrement, car sinon on ne serait même plus en mesure d'évoquer le problème. Mais l'introduction laisse une impression désagréable surtout en raison de l'acharnement à l'égard de l'édition Chênerie. Cette introduction, même si l'on n'aime pas particulièrement la langue de bois — ce qui est mon cas — dépasse d'assez loin ce qui est usuel, surtout lorsque J. Lemaire rejette l'usage du tréma de M.-L. Chênerie, pour imposer le sien, qui ne me paraît pas meilleur. Pour ce qui est du reste: un faux sens assez visible au début de la traduction (v. 32), puis un autre, un peu plus loin (v. 102, moins gênant), annoncent au lecteur que cette publication de Gliglois ne sera peut-être pas la dernière.

Richard Trachsler
Université De Paris IV, Sorbonne
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