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  • Les Mystéres de la procession de Lille
  • Jelle Koopmans
Les Mystéres de la procession de Lille. Édition critique par Alan E. Knight . Tome III. De Salomon aux Maccabées. ( Textes Litté raires Français, 569). Geneva, Droz, 2004. 632 pp.

Les quinze pièces contenues dans ce volume terminent l'édition des pièces vétérotestamentaires de la procession de Lille (FS, lvii (2003), 70). L'éditeur semble avoir du goût pour ces petites pièces: tel texte est 'très bien contruit' (p. 445), 'd'une manière habile' (p. 15), voire 'très habile' (p. 347), tel autre a 'dû impressionner' (p. 67) ou a 'bien mis en relief' son message (p. 99), voire révèle 'un auteur de talent' (p. 217). Pour l'organisation des pièces, on voit que Prologue et La Fin sont considérés, par l'éditeur, comme personnages (pp. 16, 68, 100, 128–29); en effet, Le Prologue intervient au milieu de la pièce (comme pp. 285, 379), ou bien le Prologue promet une rechitacion seulement de l'exposition — ce qui problématise le rapport entre le narratif et le dramatique (p. 351). A une occasion, nous avons même droit à une intervention du Le Liseur, un passage en laisses monorimes dont le style évoque la chanson de geste tardive ('qui fu ung des beaus hons — se nous dist la chanson', p. 394, v. 513). Certaines pièces comportent des didascalies élaborées (mais dans un cas, il s'agit plutôt d'une note ou glose, p. 402). A trois reprises (pp. 380, 387, 402), l'éditeur y corrige le passé simple en indicatif présent; à deux reprises (pp. 427, 429), il ne le fait pas. Poursuivant la réflexion au sujet de la logique des corrections, l'on constate, de la part de l'éditeur, une tendance nettement normalisatrice. Il corrige assense en essense (p. 53); cf. p. 86 sacré en secré (mais p. 230, secre corrigé en secret); parverse subsiste passim sans correction. Dans des octosyllabes, tu as et tu aras sont corrigés en te as et te aras pour faire des heptasyllabes dans une structure strophique dont la description (p. 99) est loin d'être adéquate. Bien d'autres corrections sont superflues, comme mervillies corrigé en merveilles (p. 19); gouverne en gouverneur (p. 45), me yeux en mes yeux (p. 29); se jours en ses jours (p. 35), cest' eauve en ceste eauve (p. 88); cf. cest' excercite en ceste excercite (p. 155). Finalement, les caractéristiques spécifiques de la langue se lisent dans les leçons rejetées plutôt que dans le texte: il féminin pour elle (p. 93); pura pour pouray (p. 223) comme duchement pour douchement (p. 231); sur tus pour sur tous (p. 543). Très souvent, le — s de la deuxième personne du présent de l'indicatif est restitué; presque systématiquement veray a été corrigé en vray; maintes fois en a dû être corrigé en et: avons-nous affaire à un copiste flamand? Discutables encore des corrections comme ameroie mieulx a estre changé en ameroie mieulx estre (p. 491); maistre effondre corrigé en maistre effondreur, avec, dans le glossaire: effordreur 'éventreur, bourreau'. (p. 430) ou la correction Dieu>Dieux qui est amené par la correction filz>fieux (p. 296). Constatons avec un certain plaisir érudit [End Page 508] que l'éditeur, en 'restituant' une décasyllabe sautée par le copiste par un vers de sa propre main, définit sa position dans le débat sur les coupes épique et lyrique (p. 132).

Jelle Koopmans
Universiteit van Amsterdam
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