In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviewed by:
  • The handbook of pragmatics
  • Paul Pupier
Laurence R. Horn et Gregory Ward, eds. The handbook of pragmatics. OxfordBlackwell, 2004. Pp. xix + 842. 157,95$US (relié).

Dans la série des Handbooks de Blackwell celui-ci est peut-être encore plus impressionnant que les autres. D'abord, la liste des contributeurs est quasiment un Who's Who de la pragmatique américaine. Souvent dans les entreprises américaines, ne sont pris en considération que les auteurs « internationaux » qui se rattachent aux courants de recherche américains1. Ici on est averti dès l'introduction que c'est pour des raisons d'espace et de cohérence qu'on s'en est tenu à une « conception surtout anglo-américaine de la pragmatique linguistique et philosophique et de ses applications » (p. xi). Ainsi du côté anglais prédomine la Théorie de la Pertinence (Relevance Theory), la fameuse London School of Parsimony (pour emprunter le jeu de mots de Horn 1984). Cette école est représentée ici avec sa succursale parisienne : parmi les auteurs du présent volume on note les protagonistes Sperber et Wilson, et le sympathisant Récanati, tous trois associés à l'Institut Jean-Nicod, de [End Page 85] Paris2. Les directeurs du présent ouvrage semblent bien connaître les membres de leur réseau américano-anglais et peuvent même user de familiarité avec certains de leurs auteurs3. Parler de réseau ne signifie pas que tous les membres soient d'accord entre eux. On connaît les vigoureuses critiques que Levinson (néo-gricien comme Horn et peut-être Ward) a faites de la Théorie de la Pertinence (Levinson 1987, 1989). Dans le présent ouvrage certains contributeurs en contredisent d'autres ; mais le ton n'est jamais polémique. On n'en tirera pas ici la leçon que la pratique de la courtoisie vaut mieux que la pragmatique de la politesse. Constatons seulement au passage que ce dernier thème est totalement absent du livre4.

Les directeurs de l'entreprise sont donc un savant reconnu depuis trois bonnes décennies, Laurence Horn, et un autre linguiste de premier plan (il est, entre autres, Secrétaire Trésorier de la Linguistic Society of America), GregoryWard. Leur courte « Introduction » (p. xi–xix) présente les diverses contributions.

La première contribution est celle de Horn lui-même, « Implicature ». Horn ne s'en tient pas à sa propre conception binaire, des principes Q (de quantité) et R (de relation). Il en montre les antécédents historiques. Il compare aussi sa dichotomie avec la tripartition de Levinson, des heuristiques Q(uantité), M(anière), I(nformation), avec la notion d'« implicature », de Kent Bach (1994), et enfin avec le principe de pertinence (de l'école du même nom), lequel principe se propose de remplacer à lui tout seul la dichotomie de Horn et la trichotomie de Levinson.

Le chapitre sur la présupposition est l'oeuvre d'un vétéran de la question, Jay Atlas. Chapitre difficile à lire, mais dont l'auteur résume lui-même les points principaux : que le savoir partagé et que la distinction entre cotexte et contexte est un mythe, comme le montre l'intrusion pragmatique (Levinson 2000) et la nécessité du contexte pour assurer une valeur de vérité à nombre de phrases. Plusieurs des conceptions d'Atlas sont partagées par Levinson, avec lequel d'ailleurs il a des publications communes.

Pour le chapitre intitulé « Speech acts », c'est un autre vétéran qui est mis à contribution. Sadock est en effet un des premiers à avoir intégré cette question à la linguistique générative et il l'a étudiée sous différents aspects depuis plus de 35 ans. En effet, les textes fondateurs (dans la tradition anglo-américaine du moins) viennent des philosophes (Austin, [End Page 86] Strawson et Grice). Sadock les présente avec les débats qu'ils ont suscités. Sont abordées aussi les questions des actes de langage indirects et des approches formelles aux actes de langage.

Gregory Carlson est l'auteur du chapitre intitulé « Reference ». Ici aussi sont pr...

pdf

Share