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  • Les déterminants dans la référence nominale et les conditions de leur absence: Essai de sémantique grammaticale II
  • Brendan S. Gillon
Hervé Curat . Les déterminants dans la référence nominale et les conditions de leur absence: Essai de sémantique grammaticale II. Dans la collection Langues et cultures 32. Genève: Librairie Droz. 1999. 350 pages (broché), 62 CHF.

Le livre de Hervé Curat, intitulé Les déterminants dans la référence nominale et les conditions de leur absence, porte sur le syntagme nominal en français et, surtout, comme l'indique le titre, sur la distribution des déterminants. En 18 chapitres, l'auteur effectue un survol systématique et détaillé du syntagme nominal en français, touchant tous ses aspects syntaxiques et sémantiques.

Le premier problème abordé est celui d'identifier les membres de la catégorie des déterminants (chapitre 2). Le problème soulève bien entendu d'autres problèmes syntaxiques bien connus des grammariens et des linguistes, que Curat examine dans des [End Page 60] chapitres ultérieurs. Il s'agit notamment de la relation entre les mots de et des (chapitre 15), de l'accord entre le nom et l'adjectif, surtout dans les syntagmes nominaux coordonnés (chapitre 3) et celui de la détermination de la tête du syntagme nominal (chapitre 4). Il consacre aussi un chapitre aux déterminants définis (chapitre 8) et un autre aux déterminants quantificateurs (chapitre 9).

Curat traite aussi des problèmes sémantiques. Il présente une discussion de la référence (chapitre 5), de la généricité (chapitre 6) et de la massivité (chapitre 7). Par ailleurs, Curat consacre sept des dix-huit chapitres de son ouvrage aux syntagmes nominaux dont les déterminants peuvent être absents: à savoir, les composés, comme un slip kangourou (chapitre 10), les syntagmes nominaux subordonnés, comme arbre à fruits (chapitre 12), les locutions temporelles, comme les noms des jours de la semaine ou des mois de l'année (chapitre 13), les syntagmes nominaux contenant une apposition, comme le sentiment qu'un problème se pose (chapitre 16), la coordination des noms communs comptable, non-fléchis et agissant comme sujet de phrase, soit au singulier, comme brouillard, étuve et four de terre, soit au pluriel, comme hommes et femmes (chapitre 17) et, bien sûr, les noms propres (chapitre 14). Ne laissant rien lui échapper, Curat examine non seulement les étiquettes de produits, dont les syntagmes nominaux sont souvent privés de déterminant, comme moutarde forte sur un pot de moutarde de Dijon (chapitre 11), mais aussi les syntagmes nominaux dans les descriptions et les modes d'emploi qui figurent sur les contenants (chapitre 18).

La discussion s'appuie sur un grand nombre d'exemples, tirés d'environ une centaine de textes. Dans le premier chapitre, l'auteur avertit d'emblée son lecteur qu'il n'aura recours qu'à des exemples écrits. Il donne au lecteur trois raisons: ces exemples ont un contexte, ce qui n'est pas le cas des exemples fabriqués; ces exemples sont moins contestables que les exemples fabriqués; et en cherchant de vrais exemples, on découvre des données inattendues.

Mais le livre de Curat ne se veut pas un simple recensement de données. L'auteur nous en propose une analyse. Il maintient notamment que les syntagmes nominaux relèvent de deux catégories: ceux qui ont un déterminant, ou syntagmes nominaux, et ceux qui n'en ont pas, ou syntagmes substantiels. Selon Curat, les premiers réfèrent (p. 80), mais pas les seconds, et cette différence tiendrait à ce que les déterminants, qu'il suppose être la tête du syntagme nominal (p. 67), seraient des pronoms.

La notion clef de son explication est donc la référence, que Curat traite dans son cinquième chapitre dans lequel il affirme:

Soutenir que tout SN réfère, c'est soutenir que tout pronom réfère, le SN se définissant par la possibilité de pronominalisation. Et la définition de la classe pronominale, par...

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