Abstract

L'auteur rend compte de façon ouverte et candide des efforts qu'il a déployés pour établir la criminologie critique au Canada anglais. Il raconte que, pour concrétiser cette initiative, il a dû collaborer avec d'autres à la construction d'une base institutionnelle et d'un réseau de chercheurs qui seraient aptes à invalider l'école « libérale » en criminologie, dont les interprétations de la criminalité et de la répression sociale prédominaient à l'époque. L'auteur présente quelques défis qui se posaient au moment de la création de la démarche « critique » au Canada, et il donne un survol des grandes orientations qui ont débouché sur les perspectives et problèmes actuels de la criminologie critique. Tout en abordant le thème de façon anecdotique et avec un humour sarcastique, l'auteur veut cerner la dynamique des impulsions professionnelles et des contraintes structurales qui ont constamment miné les progrès accomplis par la criminologie critique et qui menacent toujours de lui saper ses forces vives ou de la replonger dans une époque révolue où un petit nombre de chercheurs marginalisés collaboraient bien ensemble, mais n'exerçaient aucune influence véritable.

In this essay I present an unabashed account of my efforts to launch a critical criminology in Anglo-Canada. Accomplishing this feat required that I, and others, build an institutional base and scholarly network that would debunk the "liberal" version of criminology that dominated interpretations of crime and social control at the time. I describe some of the challenges marking the formation of the "critical" perspective in Canada and trace the broad developments leading to its current problems and possibilities. Though wry and anecdotal, this account seeks to identify the interplay of professional motivations and structural constraints that have continually subverted the promise of critical criminology and still threaten to drain its vital force or plunge it back into the close-knit but inconsequential marginality of early days.

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