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Reviewed by:
  • The New Politics of Surveillance and Visibility
  • Frédéric Paquin
Kevin D. Haggerty et Richard V. Ericson (eds.) The New Politics of Surveillance and Visibility. Toronto: University of Toronto Press, 2006, 400 p.

The New Politics of Surveillance and Visibility propose une vue d'ensemble actuelle de la notion de « surveillance », définie comme la cueillette et l'analyse de renseignements concernant des populations en vue de gouverner leurs activités (p. 3). L'ouvrage, composé de quinze chapitres, s'ouvre sur une entrée en matière des éditeurs, Kevin D. Haggerty et Richard V. Ericson, dans laquelle ils tentent de conceptualiser différents volets de cette vaste notion, pour ensuite en questionner l'à propos, compte tenu de son caractère composite(pp. 21-22). L'objectif du livre est de démontrer la multiplicité des facteurs qui influencent le développement du domaine de la surveillance et la complexité des impacts politiques de son expansion dans les sphères notamment policières, militaires et commerciales. La diversité des sujets abordés dans cet ouvrage met en lumière la complexité de ce champ d'études appelé « surveillance ». Les contributions sont regroupées sous trois grandes parties et utilement résumées par les éditeurs en début de chaque partie.

La première partiepose les assises théoriques. Ainsi, dans « 9/11, Synopticon, and Scopophilia : Watching and Being Watched », David Lyon tente d'expliquer la croissance continuelle de technologies destinées à la surveillance et l'acceptation apparente manifestée par tant de gens à l'égard [End Page 207] de ces technologies par deux hypothèses : le synoptisme et la scoptophilie. À l'inverse du panoptisme, qui permet à quelques-uns d'observer une multitude, le synoptisme permet à une multitude d'observer quelques-uns. Toutefois, plutôt que de s'opposer, synoptisme et panoptisme se soutiennent mutuellement. Lyon s'appuie sur les événements du 11 septembre. Dans la foulée de cette tragédie, les téléspectateurs américains ont visualisé à répétition certaines images choisies, soit l'écrasement d'avions dans les tours jumelles, en dehors de tout contexte historique ou de toute motivation politique, exacerbant ainsi la nature crapuleuse du crime commis. En retour, ces images ont su stimuler un désir populaire de protection, désir satisfait par l'intermédiaire d'une surveillance accrue, c'est-à-dire par l'intensification de technologies panoptiques (pp. 36-47). En outre, Lyon explique l'assentiment populaire aux dispositifs de surveillance par une caractéristique culturelle postmoderne du monde occidental : le plaisir de tout un chacun à observer et être observé, manifesté et avivé, notamment à travers la télévision et le cinéma. C'est ce que Lyon nomme la scoptophilie et la « société de spectateurs » (viewer society).

Toujours dans cette première partie, sous le titre « Welcome to the Society of Control : The Simulation of Surveillance Revisited », William Bogart présente un autre aspect du monde conceptuel de la surveillance, soit la « société de contrôle ». Inspiré notamment des travaux de Deleuze et Guattari, Bogart explique le remplacement graduel des technologies et institutions d'enfermement (prisons, écoles, hôpitaux, milieux de travail, familles) par des dispositifs de contrôle flexibles et illimités, qui pénètrent l'individu où qu'il soit et quoi qu'il fasse, modulent les subjectivités, le tout en vue de satisfaire aux visées d'un capitalisme voué à la création et au maintien de marchés souples et sans limites. La « société de contrôle » est constituée d'une panoplie d'institutions affairées à recueillir certaines données sur certains individus et à certaines fins. L'humain, être « dividuel », n'est plus surveillé en tant qu'individu. Il n'est plus que le porteur de certaines caractéristiques, certaines données, plus ou moins pertinentes, selon l'institution intéressée (pp. 62-63, 71-73). Enfin, soulignons brièvement le texte de Gary T. Marx, qui entreprend de conceptualiser les facteurs de résistance du surveillé envers son surveillant, et celui de John Gilliom, qui propose d'analyser la surveillance du point de vue du surveillé et de son contexte propre. À ce...

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