Abstract

L'émergence du concept de risque en tant que fondement des politiques publiques revêt des conséquences profondes pour les libertés civiles. En effet, dès qu'on privilégie le risque aux dépens de la conformité aux règles dans le cadre de l'établissement de ces politiques, il peut miner les droits de la personne ainsi que les droits juridiques fondamentaux. Dans un contexte où les menaces pour la sécurité permettent certaines dérogations au respect des droits fondamentaux, il importe de se pencher sur les limites de l'évaluation scientifique des risques humains. À cet égard, faire une distinction entre l'évaluation et la gestion du risque n'apporte qu'une solution provisoire au problème de dénaturation et de distorsion éventuelles de l'évaluation du risque à cause de certaines visées et considérations politiques. Ainsi, l'étude des différentes facüons dont des disciplines scientifiques connexes percüoivent le risque et l'incertitude, les articulent et élaborent des interventions en conséquence met en lumière un ensemble puissant, bien que problématique, de ressources et d'outils d'analyse qui pourraient très bien servir à la criminologie.

The rise of risk as a basis for public policy has profound implications for civil liberties. Where risk prevails over adherence to rules in public policy making, it has the potential to undermine both human rights and basic legal values. The fact that threats to security license derogation from basic rights requires careful attention to the limits to scientific measurement of human risks. Distinguishing between the assessment and the management of risk offers only a partial solution to the danger that political considerations inform and distort risk measurement. Examining how adjacent social scientific disciplines conceive, deploy, and respond to risk and uncertainty reveals a powerful, if problematic, set of analytical resources with which criminology might profitably engage.

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