Abstract

Si le niveau de sensibilisation à la criminalité des adolescentes augmente, rares sont les théories et études empiriques en criminologie qui tiennent compte de cette criminalité. Par ailleurs, la théorie de la désorganisation sociale offre une explication écologique des taux de criminalité juvénile. Or, historiquement, il s'agit d'une théorie qu'on applique à la délinquance juvénile masculine et qu'on étudie en exploitant surtout des données américaines. Ajoutons que la théorie de la désorganisation sociale contribue à la compréhension des conditions reliées à l'augmentation des taux de criminalité et qu'elle peut donc aider à mieux comprendre la délinquance féminine. C'est dans cette optique que l'auteure veut évaluer la pertinence de la théorie de la désorganisation sociale par rapport à la délinquance juvénile masculine et féminine dans les collectivités canadiennes. Elle y intègre plusieurs sources de données en vue d'une analyse de la délinquance juvénile globale ainsi que des infractions contre les biens et des actes de violence perpétrés par les jeunes, et ce, selon le sexe des contrevenants. Elle exploite entre autres les données du Recensement du Canada (1996) et l'enqueöte « Canadian Uniform Crime Reporting Survey » (1996). Or, les résultats laissent entendre que la théorie susmentionnée peut s'appliquer en partie au niveau communautaire canadien ; cependant, ils indiquent également que les facteurs de prédiction reliés au contrôle social informel de la délinquance juvénile varient davantage selon le type d'infraction que selon le sexe des contrevenants.

Despite an increasing awareness of female youths' involvement in criminal activities, few criminology theories and empirical studies account for female youth crime. Social disorganization theory provides an ecological explanation of youth crime rates. This theory is traditionally applied to male youth crime and has been studied predominantly using American data. Social disorganization theory contributes to understanding the social conditions associated with increased crime rates, and it is therefore also useful for understanding female crime. This article examines whether and to what degree social disorganization theory is applicable to male and female youth crime in Canadian communities. Several sources of data are integrated for the analysis of overall, property, and violent youth crime by gender, including the 1996 Canadian Census and the 1996 Canadian Uniform Crime Reporting Survey (UCR). The results lend partial support for the application of this theory at the community level in Canada; however, they also suggest that predictors related to the informal social control of youth crime vary more by type of offence than by gender.

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