In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviewed by:
  • Transmission de la culture, petites sociétés, mondialisation
  • François Paré (bio)
Transmission de la culture, petites société,mondialisation. Actes du colloque tenu à l'Université Laval les 25 et 26 mai 2001, s. la dir. de Jean-Paul Baillargeon Québec, Les Éditions de l'IQRC, Les Presses de l'Université Laval, coll. Chaire Fernand-Dumont sur la culture, 2002, 203 p.

Cet ouvrage collectif rassemble les actes du colloque bilingue tenu en 2001 à l'Université Laval, sous l'égide de l'INRS Culture et Société, sur l 'avenir des différences culturelles dans le contexte de la mondialisation des économies. Répondant à l'invitation de Jean-Paul Baillargeon, une ving-taine de spécialistes des politiques communautaires et m édiatiques s'interrogent sur l'avenir des patrimoines culturels au Canada au moment où les forces économiques transnationales semblent destinées à imposer une homogénéisation croissante des spécificités identitaires. Outre le Canada et le Québec, perçus ici comme de « petites cultures », les analystes évoquent les populations autochtones, francophones minoritaires et noires. [End Page 556] Alors que le colloque de 2001 avait entraîné un échange symptomatique en français et en anglais, permettant une rencontre assez originale entre des chercheurs québécois et canadiens, le directeur du collectif a lui-m ê me assuré, cette fois, la traduction des textes publiés. Se rapprochant du d é bat d'idées, sans toutefois y parvenir pleinement, l'ouvrage tente né anmoins de s'éloigner du recueil d'actes, ayant conservé toutes les marques de l'oralité et de l'étiquette qui caractérisent les allocutions devant un public. Une spontanéité apparente s'en dégage et confère à l'ensemble un dynamisme inté ressant.

Le modèle épistémologique de la nation culturelle québécoise impose ici un cadre d'interprétation obligé. Ils ont beau essayer de s'y conformer, on sent bien, chez les chercheurs anglo-canadiens comme John Meisel, Robin Higham et Michael Dorland, qu'une interrogation sur la survie des petites cultures en Amérique du Nord, si elle affleure presque naturelle-ment dans le discours universitaire québécois, ne se prête pas aux m êmes enjeux au Canada anglais. En effet, l'espace canadien dans son ensemble ne saurait être raisonnablement conçu comme une « petite culture » soumise aux forces de la mondialisation au même titre que le Québec ou les nations autochtones, car il faut bien admettre que la participation du Canada anglais à la mouvance anglo-américaine dominante lui b énéficie largement. Certes, les Canadiens cherchent, comme le dit John Meisel, à se distinguer de leurs voisins américains, mais les enjeux profonds peuvent-ils se comparer à ceux auxquels sont confrontés le Québec et les minorit és francophones et autochtones ? Le concept de « petites cultures » est alors bien relatif. Les chercheurs qui tentent d'exprimer le point de vue des sociétés autochtones ou des communautés minoritaires francophones sont d'ailleurs d'une clarté cinglante : si le Canada anglophone est une « petite société », qu'en est-il alors des minorités quasi invisibles qui se logent à l'intérieur de ses frontières et qui n'arrivent pas à réclamer leur part de la représentation dans l'espace public national?

Entre ces deux groupes d'intervenants, le contraste est frappant et profond. Pour Meisel, par exemple, les historiens des siècles à venir jetteront un regard bienveillant sur un espace canadien où se résument les effets créateurs de la mondialisation. Pour Claude Martin, l'industrialisation croissante de la culture québécoise assure son ouverture à la diversit é et son impact réel dans la transmission d'un patrimoine commun : « [L]'histoire des industries culturelles au Québec illustre la capacité des petites sociétés à utiliser les médias pour produire leur culture. Il aura fallu que tout change pour assurer la transmission de la culture ». Quant à Michael Dorland, il estime que la « nouvelle lingua franca » de l 'é change économique mondial permettra de « surmonter la fragmentation de la culture civile canadienne, et ainsi voir des production culturelles compos é es d'une...

pdf

Share