In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviewed by:
  • Mary Travers Bolduc. La turluteuse du peuple
  • Johanne Melançon (bio)
Christine Dufour, Mary Travers Bolduc. La turluteuse du peuple Montréal, XYZ éditeur, coll. Les grandes figures, 2001, 192 p., 15,95$

La turluteuse du peuple — un titre fort approprié pour décrire celle qui fit carrière sous le nom de « La Bolduc » — est le 29e récit biographique de la collection « Les grandes figures » chez XYZ éditeur. Mary Travers y est en bonne compagnie aux côtés de Jacques Cartier, Samuel Hearne, Émile Nelligan, Félix Leclerc et Gratien Gélinas.

Celle que son père appelait « Frank » et qui accompagnait son « Daddy » aux chantiers à 11 ans est certes une grande figure, la première auteur-compositeur-interprète de la chanson québécoise (ou canadienne-française, devrait-on dire) moderne, la première « vedette » de la chanson d'ici. Plusieurs éléments de sa biographie sont connus du grand public, entre autres grâce au film Madame Bolduc (1992) réalisé par Isabelle Turcotte, scénarisé et interprété par Jacqueline Barrette.

On sait donc que la Bolduc a fait ses débuts au Monument national et qu'elle a chanté pour la première fois une de ses compositions, « Y a longtemps que je couche par terre », en 1928, prélude d'une carrière fulgurante qui a duré douze ans. On sait aussi qu'elle a gravé plusieurs chansons sur disques, que ses « records » ont eu beaucoup de succès et qu'elle est une des premières a avoir fait des tournées au Québec, en Nouvelle-Angleterre et en Ontario à une époque où cela constituait un défi de taille, non seulement à cause des distances à parcourir, mais aussi parce qu'à cette époque, une femme devait s'occuper de sa maison et de ses enfants. On sait aussi qu'elle a souffert de la crise économique et que la chanson lui a permis de faire vivre sa famille. Que nous apporte donc de plus ce récit biographique de Christine Dufour ?

Le récit est certes bien documenté, comme en attestent les éléments de bibliographie avec des références de documents sonores et écrits sur la Bolduc, de documents sur la chanson, la musique, la radio, le théâtre, le cinéma, sur l'histoire et la géographie ainsi que des ouvrages de références. Quelques photographies d'époque provenant presque toutes du Fonds Madame Édouard Bolduc (Musée de la Gaspésie/Centre d'archives) illustrent de façon très pertinente (photos de famille et photos de métier) le récit. Aussi, une chronologie de la vie de Mary Travers Bolduc (1894-1941), établie par Michèle Vanasse, permet de comparer les événements touchant la Bolduc et son milieu avec ce qui se passe au Canada et dans le monde, et de mettre rapidement en perspective les différents événements, détachés du contexte du récit. Enfin, l'épilogue résume bien la permanence de la figure de la Bolduc et de ses chansons depuis sa mort, nous permettant ainsi de mesurer l'importance de sa carrière et l'impact de son œuvre de pionnière. [End Page 159]

Dans le récit lui-même, on note un souci d'inclure des paroles de chansons et de montrer le lien entre la vie quotidienne de la Bolduc et ses chansons ainsi qu'une visée pédagogique dans la volonté de préciser le contexte — bien que ce ne soit pas toujours fait avec bonheur, puisqu'une longue énumération de noms n'est pas nécessairement évocatrice (voir p. 107) — ou d'expliquer certains faits (les origines de la turlutte par exemple). En fait, c'est l'aspect romancé du récit qui passe le moins bien; on n'arrive pas à croire à ce personnage de la Bolduc qui se parle à elle-même soit pour se convaincre ou pour exprimer des émotions; est-ce une question de forme, de ton ?

La narration est quelquefois incertaine, laissant par moment toute la place au récit ou se permettant ici et là de porter...

pdf

Share