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Francophonies d'Amerique 18.1 (2004) 164-170



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Se Dire... Mais commentet pourquoi?

Réflexions sur les marqueurs d'identité en ontario français

Université Laurentienne

Le colloque «Mémoire et fragmentation. L'évolution de la problématique identitaire en Ontario français»tenu par le Centre de recherche en civilisation canadienne-française de l'Université d'Ottawa a permis de discuter de la question de l'identité en Ontario français. Partant, on reconnaît un lieu - l'Ontario français - et le fait que la cohésion identitaire - si cohésion il y a - relève de forces politiques, économiques et socioculturelles. Des intervenantes et des intervenants des milieux artistique, politique et de l'éducation y ont présenté leurs perspectives. C'est dans le cadre du secteur de l'éducation que se situent les propos qui suivent.

Le thème du colloque jette les bases de la réflexion en proposant d'aborder la question de l'identité sous l'angle de la mémoire - la souvenance, les images, ce qui était et ce à quoi on cherche à greffer l'avenir - et de la fragmentation - ce qui est dispersion et diversité. Ces deux concepts clés sont lourds de conséquences puisque c'est à partir d'eux que se dessine la problématique et que c'est autour d'eux qu'orbite la question identitaire, notamment celle de l'appellation des «francophones» de l'Ontario: comment se «disent»-ils et qui fait partie de ce groupe? Dans le présent texte, mes réflexions s'inscrivent dans la problématique du colloque, à savoir: que signifie l'identité franco-ontarienne pour ceux et celles qui s'en réclamentet comment est-elle comprise par eux?

Mes propos traitent de la diversité des appellations pour se dire lorsqu'on est locuteur de langue française et qu'on habite en Ontario. Je tente plus précisément de cerner pourquoi et comment les diverses appellations se construisent. Le font-elles en fonction de la langue? Du lieu? Cherchent-elles à souligner l'appartenance ou la différenciation? Je pars de la prémisse que les langues, entre autres, ont toujours servi de critère pour marquer la différence ou l'appartenance, soit de façon évidente, soit de façon sous-entendue, et qu'elles continuent à le faire. La langue française est-elle toujours un vecteur de cette différenciation ou de cette appartenance en Ontario français? Et qu'en est-il de la référence à un lieu, qu'il soit pancanadien, provincial ou régional? Ces questions devraient aider à mieux comprendre les choix faits par les jeunes du postsecondaire ontarien. C'est donc de l'appellation de l'identité, du «comment» on se dit, qu'il sera question.

Pour illustrer certaines des forces qui agissent sur l'identité, sur la mémoire et sur la fragmentation, je parlerai du milieu universitaire et collégial dans le Nord ontarien en m'inspirant d'abord d'une étude menée en 1990 sur la représentation des étudiantes et des étudiants de leur identité socioculturelle, puis de la représentation qu'ils véhiculent dans leurs discours en 2004. Malgré la spécificité du milieu et du territoire nord-ontariens, ces observations ont sans doute des liens avec l'ensemble de l'Ontario français. [End Page 164]

Qu'est-ce que l'identité et comment la dit-on?

Parler d'identité, c'est parler de quoi au juste? L'identité est individuelle puisqu'elle appartient à celui ou à celle qui s'en réclame, mais elle se construit face à la société en ce qu'elle signe l'appartenance ou la différenciation d'une personne à un ou à plusieurs groupes.

Identity (...) is a social construct, grounded in social interaction in the activities and situations which arise as a product of the relationship of...

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