Abstract

In 1969, the reform of the Criminal Code legalized contraception, abortion, and homosexual acts between consenting adults. Yet the conditions under which legal abortion was now permissible were so restrictive that the new abortion law provoked widespread discontent. One women’s liberation group, the fledging Vancouver Women’s Caucus (VWC), outlined a plan to travel to Ottawa between February and May 1970 in an Abortion Caravan to protest the new law. The caravan’s central feature was a van bearing a coffin filled with coat hangers to represent the deaths of women from botched abortions. Declassified RCMP files reveal that the Mounties were spying on the VWC and tracking the Abortion Caravan on its journey from Vancouver to Ottawa. An analysis of these files shows that the VWC, like other women’s liberation groups, was targeted for surveillance because the RCMP was extremely concerned about women’s liberation groups’ real and putative connections to left-wing organizations. Indeed, the RCMP’s approach to women’s liberation groups was a crucial component of the climate of fear of subversion so prevalent during the Cold War. However, the files also reveal that RCMP surveillance of the VWC proved to be a major challenge because of the complex gendered nature of the force’s surveillance of women’s liberation groups. Ultimately, the files point to the importance of studying the ways in which state security interests intersect with variables such as gender, class, race, and sexual orientation.

La réforme du Code criminel de 1969 légalise la contraception, l’avortement et les rapports homosexuels entre adultes consentants. Toutefois, les nombreuses restrictions légales qui continuent d’encadrer l’avortement provoquent beaucoup de mécontentement. Un groupe pour la libération des femmes, l’embryonnaire Vancouver Women’s Caucus (VWC), décide d’organiser, de février à mai 1970, une « Caravane de l’avortement », voyage de protestation à destination de la capitale. Des dossiers déclassifiés de la GRC révèlent que la police fédérale a espionné le VWC et la Caravane de l’avortement le long de son trajet entre Vancouver et Ottawa. Ils montrent que la GRC a ciblé le VWC, tout comme d’autres groupes du Mouvement de libération des femmes (MLF), à cause de ses liens réels et supposés avec les organisations de gauche. De fait, l’attitude de la GRC envers les groupes pour la libération des femmes a contribué de façon significative à la phobie de la subversion qui a marqué les années de guerre froide. Les dossiers montrent aussi que la surveillance des groupes du MLF, à cause de sa dimension genrée, représentait un défi complexe pour la Gendarmerie royale. En fin de compte, ces dossiers de la GRC soulignent l’importance d’étudier les intérêts de sécurité de l’État à travers les variables du genre, de la classe, de la race et de l’orientation sexuelle.

pdf

Share