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Reviewed by:
  • "The Original Explosion That Created Worlds": Essays on Werewere Liking's Art and Writings
  • Christophe Ippolito
Conteh-Morgan, John and Irène Assiba d'Almeida, eds. "The Original Explosion That Created Worlds": Essays on Werewere Liking's Art and Writings. Amsterdam & New York: Rodopi, 2010. PP 363. ISBN 978-90-20-2971-2. $97 (Paper).

Dans un livre qui constitue le premier recueil d'articles consacré exclusivement aux œuvres de Werewere Liking, Michelle Mielly présente l'évolution de Liking du théâtre rituel au théâtre opérationnel, et son engagement social au village traditionnel africain Ki-Yi depuis 1985, comme découlant d'une « esthétique de la nécessité » (page 33), comme ses autres créations littéraires et artistiques. Elle passe en revue les activités de la Fondation panafricaine Ki-Yi, ses sources de financement, et son action en faveur des jeunes défavorisés. Peter Hawkins insiste sur la multiplicité des pratiques artistiques de Liking, étudiant notamment Un Touareg s'est marié à une Pygmée, et souligne l'écart entre diversité et différence, la seconde caractérisant selon lui le travail de Liking, qui s'effectue dans un tiers-espace postcolonial. Il revient sur son exposition de statues de figures coloniales par des artistes africains et son ouvrage Statues colons (1987). Juliana Makuchi Nfah-Abbenyi mêle à son étude des récits autobiographiques à la première personne, faisant comprendre l'importance des masques dans la société africaine [End Page 111] d'aujourd'hui. Elle en fait ensuite une étude dans les différentes œuvres de Liking, montrant ainsi comment un personnage (Soo) devient un masque, et Liking une « misovire » masquée (page 88). Yvette Balana, faisant référence au M'bock bassa, l'école ésotérique camerounaise, décrit le langage de Liking comme une parole d'initiée. Elle montre comment connotations, redondances, ou néologismes peuvent être influencés par ce type de langage. Elle expose également les fondements sociaux et sexués de son discours, ainsi que son recours au mythe. Eloïse A. Brière s'interroge sur le mythe et l'histoire, et le rôle des récits légendaires sur le rebelle camerounais Ruben Um Nyobé, pour éclairer le discours de Liking notamment dans L'amour-cent-vies. Elle compare ainsi Lem, héros de ce roman, à Ruben, et montre comment Liking fait une réécriture des initiations Bassa. Odile Cazenave écrit sur La mémoire amputée, ainsi que sur le Village Ki-Yi, ou sur ce qui ne fait pas partie de l'histoire officielle (ainsi les erreurs historiques, la corruption, ou sur un autre plan, l'histoire personnelle). Hélène Tissière étudie dans L'amour-cent-vies les fragments narratifs et la manière dont ils sont reliés. Elle souligne le rôle unificateur des mythes, modifiés et joints à des éléments du présent, et l'aspect oral du langage de Liking, sensible par exemple dans la multiplication des jeux de mots. John Conteh-Morgan et Judith Miller ont respectivement traduit en anglais les pièces de théâtre Quelque Chose - Afrique, et Héros d'eau. Leurs traductions et commentaires sont remarquables à tous les niveaux. Miller analyse le parler-chanter de Liking, et l'importance des rites dans la constitution d'un voyage intérieur qui met sur le chemin de la conscience de soi, tandis que Conteh-Morgan expose le caractère éminemment théâtral de l'introspection chez Liking. Joseph Mwantuali entreprend des explications de texte détaillées des poèmes de la première œuvre de Liking, On ne raisonne pas le venin. Séwanou Dabla voit ce même recueil comme un parcours initiatique qui se caractérise notamment par un culte de la parole. Thématiquement, il souligne l'opposition mort-renaissance. D'un point de vue esthétique, il montre que le continuum narratif est perturbé par les répétitions incantatoires. Marjolijn de Jager, qui a traduit deux romans de Liking, insiste sur son écriture visuelle, sans oublier de relever les juxtapositions inattendues, la variété des voix énonciatrices, et le rôle unificateur de...

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