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Reviewed by:
  • La cérémonie. Entre le protocolaire et l'intime
  • Roxanne Roy (bio)
La cérémonie. Entre le protocolaire et l'intime, s. la dir. de Daniel Vaillancourt London (Ontario), Éditions Mestengo Press, Department of French Studies, The University of Western Ontario, 2008, 236 p., 25$

Placé sous la direction de Daniel Vaillancourt, cet ouvrage collectif réunit les communications prononcées lors du colloque international « La cérémonie. Entre le protocolaire et l'intime » tenu à l'Université de Western Ontario du 6 au 8 octobre 2005. Prenant pour point de départ la polysémie du terme « cérémonie » et de ses différentes acceptions, [End Page 503] Vaillancourt en retient trois principaux sens : la cérémonie associée au culte et au sacré, au protocole, et au rituel. Il dégage ensuite deux grands principes indissociables de la notion du cérémonial, l'espace et le temps. Selon Vaillancourt, la cérémonie ne peut que se dérouler dans un lieu précis (qu'il soit privé ou public) et dans un temps singulier, voire extraordinaire. Ce faisant, il définit les axes de recherche qui président à la structure de ce recueil. En dépit de ce souci méthodologique, la lecture suivie de l'ouvrage donne l'impression que les contributions vont dans toutes les directions, touchant aussi bien les écrits religieux du XVe siècle, les traités historiques du XVIe siècle, que le roman québécois, la bande dessinée ou les récits contemporains. L'ensemble des textes est donc éclectique et se rattache de manière assez artificielle à la problématique centrale, au point où on peine à en saisir le fil conducteur. Il vaut sans doute mieux que le lecteur consulte ponctuellement ce collectif, au gré de ses interrogations, car chacun des articles pris isolément présente un intérêt certain. On pense notamment à l'article remarquable de Catherine Mavrikakis ou encore à la réflexion fort stimulante de Terry Cochran.

C'est dans la première partie, qui a pour titre « Les protocoles cérémoniels et l'espace de la procession », que l'on trouve le plus bel effet de cohérence entre les articles. Les collaborateurs de cette section étant tous rattachés, de près ou de loin, au Groupe de Recherche sur les Entrées Solennelles (GRES), ce sont donc les entrées royales qui retiennent leur attention. Marie-France Wagner réfléchit au concept de l'événement et à sa dimension festive, en prenant pour objet d'étude l'entrée d'Henri IV à Rouen en 1596. Elle montre que le protocole qui s'y rattache a pour conséquence de métamorphoser les lieux et de transformer le quotidien. John Nassichuck propose une fine analyse thématique de deux poèmes de Ronsard consacrés à l'entrée de Henri II, l'« Avantentrée » et l'« Hymne de France » écrites avant puis après la cérémonie. Il conclut de manière convaincante que le traitement du thème de la vaillance militaire et celui du motif du ciel procèdent de l'imitation virgilienne et qu'il s'agit là d'un trait constitutif de la poétique ronsardienne.À partir du discours d'avertissement de la relation de l'entrée des ducs de Bourgogne et de Berry à Avignon en 1701, Claire Latraverse met au jour les diverses stratégies employées par le jésuite Bontoux pour justifier le choix du sujet traité, malgré le délai de publication, et mettre en relief tout le faste de cette cérémonie urbaine. Latraverse note que Bontoux cherche surtout à assurer la bonne réception critique de son texte. Seul l'article de Dorothy Noyes, qui porte sur la Fête de la Charité à Béziers - dont les emblèmes sont le chameau, la galère et la statue romaine Pépézuc qui relèvent d'une logique carnavalesque - se pose légèrement en marge, en tâchant de voir quelles significations locales se greffent aux processions urbaines de province. [End Page 504]

La seconde partie, « La c...

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