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  • Le français d'ici. Études linguistiques et sociolinguistiques sur la variation du français au Québec et en Ontario
  • Luc Ostiguy (bio)
Le français d'ici. Études linguistiques et sociolinguistiques sur la variation du français au Québec et en Ontario Textes ré unis et pré sentés par France Martineau, Raymond Mougeon, Terry Nadasdi et Mireille Tremblay Toronto, Éditions du Gref, coll. Theoria, 2009, 235 p., 29,95$

L'ouvrage en titre, qui mérite, par la qualité de ses articles, de figurer au cô té de tous ceux qui rendent compte des recherches sur le français nord-américain, réunit huit textes présentés au colloque international sur les variétés de français au Canada tenu à l'Université Queen's en 2006. D'entrée de jeu, le lecteur a droit à une présentation substantielle des articles mettant déjà en évidence les contributions de chacun. [End Page 606]

Dans « Variétés du français : conceptualisation et sélection de l'information à transmettre », Natalia Dankova vérifie, dans le cadre d'une tâche de narration d'un film, s'il existe, entre ses sujets Français, Québécois et Anglo-canadiens, des différences dans la conceptualisation des événements et dans la sélection de l'information à transmettre en étudiant les occurrences des adverbiaux exprimant la temporalité ainsi que de différents éléments linguistiques faisant référence aux événements eux-mêmes. Les Québécois, constate-t-elle, ont des conduites différentes de celles des Français. Toutefois, l'influence possible de l'anglais sur celles des Québécois est écartée par l'auteure. L'article est rédigé clairement, mis à part quand il s'est agi, p. 20, de définir l'adverbe de contraste, notamment l'adverbe encore. Le lecteur devra, de plus, corriger une coquille et lire, au tableau 6, 36% au lieu de 12% dans la case qui fait la jonction de « patient » et « français de France ».

La recherche de Svetlana Kaminskaïa, dont rend compte l'article « Les indices de la variation intonative en français du Québec et de France », s'inscrit dans la lignée des travaux en phonologie prosodique, métrique et auto-segmentale. L'auteure cherche à montrer l'existence de marqueurs phonétiques à la source des variations de registre de la voix de locutrices françaises et québécoises. L'étude est une contribution enrichissante à la question des différences prosodiques entre les variétés d'une même langue. Mais, on regrettera que l'auteure ait omis de situer ses résultats par rapport à ceux de Demers (2003) qui n'observe, quant à la hauteur et l'étendue de la voix entre des Françaises et des Québécoises, « [. . .] aucune distinction au point de vue du registre [. . .] » (« La voix du plus fort : étude acoustique sur le registre vocal en tant qu'indicateur sociolectal et dialectal en français spontané », Registre et voix sociale, Québec, Nota bene, 2003: 112).

Éric Mathieu, dont la recherche rejoint celles explorant l'interface entre la phonologie et la syntaxe, s'intéresse, dans « Les questions en français : macro et micro-variation », aux questions partielles in situ, c'est-à-dire, avec mot interrogatif en fin de phrase (Tu veux quoi?). Il remarque d'abord que la construction est entendue tant en québécois qu'en français. Il soutient ensuite que le développement de cette structure est à mettre en lien avec un changement prosodique général dans la phrase française dont la fin est devenue, avec les siècles, le lieu de l'accent principal et la place privilégiée du constituant mis en relief. Il suggère enfin que la fréquence d'emploi de la structure in situ ou de la structure concurrente avec mot interrogatif en tête de phrase (Qu'est-ce que tu veux? Que veux-tu?) est influencée par la structure informationnelle de l'échange. Bien qu'il s'agisse d'une contribution stimulante, elle présente un problème : central dans son argumentation...

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