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  • Correspondance générale d’Helvétius. Volume v. Quatre nouvelles lettres, errata, additions et modifications, lettres exclues de l’édition proprement dite, généalogies, listes des lettres, index, table des matières
  • Servanne Woodward (bio)
Helvétius, Correspondance générale d’Helvétius. Volume v. Quatre nouvelles lettres, errata, additions et modifications, lettres exclues de l’édition proprement dite, généalogies, listes des lettres, index, table des matières. Préparé par David Smith, directeur de l’édition, Jean Orsini, Jonas Steffen, Marie-Thérèse Inguenaud, Peter Allan et Alan Dainard Toronto et Buffalo, University of Toronto Press, Oxford, The Voltaire Foundation, 2004, xii-471 p., 125$

Mise en chantier en 1970, la Correspondance générale d'Helvétius rassemble un corpus de lettres centrées sur le philosophe. Ce travail est à prendre en compte conjointement avec la correspondance de l'abbé Morellet (Dorothy Medlin en a dirigé l'édition). On y trouve aussi un lien avec un autre projet, celui de la correspondance de Mme de Graffigny, dont neuf des quinze volumes sont déjà parus. Mme Helvétius reçoit les lettres de sa tante, de son mari, et elle écrit à Benjamin Francklin et Graffigny. C'est toute une société que les éditeurs rapportent à d'autres correspondances. Pour les littéraires, la tentation est forte (sans doute impérative) d'aller poursuivre le réseau historique qui sous-tend les allusions à Bertin et Mlle Hus du Neveu de Rameau, et de situer Helvétius par rapport à Voltaire, à Rousseau, aux rois d'Europe — et à « son entourage girondin ». Des détails intrigants invitent à évaluer des phénomènes de société, jusqu'aux noms des chats de Mme Helvétius (Aza, Pompon, Poupon) qui, en 1786, sont évoqués dans la correspondance de Morellet, parce qu'elle leur parle devant un visiteur. Ils sont au nombre impressionnant de « vingt angoras » dans les Mémoires de la baronne d'Oberkirch. Enfin il est curieux d'apprendre que Rousseau et Fontenelle se trouvent à un bal d'enfant pour honorer une fille de la famille Helvétius. Les mœurs du siècle sont mises en relief. Nous comprenons mieux les relations de sociabilité qui font que Morellet se trouve en la compagnie des Helvétius de façon très régulière, relations définissantes pour l'être qui fait partie d'un réseau, et pour l'écriture qui est aussi de [End Page 139] l'ordre de la répartie. L'auteur écrit dans une perspective attenante à une sphère d'influence donnée.

Ainsi, Helvétius est associé à d'Holbach auquel le comte d'Angivillier l'assimile comme formant « un complot contre Dieu ». À travers l'index, nous pouvons également constater la perception d'Helvétius par son époque, la réaction des Jésuites et des jansénistes à ses ouvrages, et les rétractations qui lui sont dictées. Cela est peu de chose par rapport à l'emprisonnement de Diderot, même si cette incarcération a finalement été dorée et bénéfique pour le prisonnier. Parmi les quatre nouvelles lettres de ce dernier volume, deux sont de l'abbé Jean-Louis Prieur, maître-ès-art de l'Université de Paris, admirateur de De l'esprit, et fort mécontent de son état : il croit se rendre utile à Helvétius dont il espère une introduction à Frederick de Prusse, et dont il idéalise le royaume en imaginant que les écrivains y jouissent de plus de respect qu'en France. Helvétius ne semble pas s'être dérangé outre mesure pour lui, et son conseil de s'adresser directement au roi de Prusse a eu les effets les plus néfastes pour l'abbé dont la correspondance a été interceptée. Évidemment, la rétractation est une punition moins sévère que celle subie par des auteurs moins importants dans la sphère d'influence sociale. La carrière dépend d'une protection pyramidale centrée sur le roi, la reine, les maîtresses, les membres de la cour, et, plus tard, sur Napoléon.

La famille Helvétius reçoit des dons...

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