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  • Appartenances dans la littérature francophone d’Amérique du Nord. Actes du colloque tenu à Halifax les 18 et 19 octobre 2002
  • Paul Dubé (bio)
Appartenances dans la littérature francophone d’Amérique du Nord. Actes du colloque tenu à Halifax les 18 et 19 octobre 2002, s. la dir. de Larry Steele, avec la coll. de Sophie Beaulé et Joëlle Cauville Ottawa, Le Nordir, coll. Roger-Bernard, 174 p., 20$

Sous la direction de Larry Steele, professeur de littérature à l'Université Mount Saint Vincent de Halifax, ce recueil reproduisant les Actes d'un colloque tenu à Halifax en 2002 reprend une thématique à la mode par les temps qui courent, selon l'aveu même du directeur, surtout pour ce qui est de la littérature en milieu minoritaire, ajoute-t-il. Disons d'entrée de jeu que « la » littérature francophone d'Amérique du Nord dont il est question ici est surtout celle du Québec et de l'Acadie : un article sur onze traite d'un auteur ontarien, et un autre d'une auteure antillaise.

Dans l'Avant-propos, Steele établit le rapport direct entre la problématique de l'identité et la notion d'appartenance telle que celle-ci apparaît dans les œuvres étudiées dans le recueil. Car c'est ce qu'il ne faut pas oublier : ces œuvres mettent en scène ces deux faces de Janus selon plusieurs perspectives que Larry Steele résume succinctement dans sa courte présentation. Les actes de colloques ont souvent la réputation d'être un amalgame de textes disparates reproduits dans un volume par convenance. Bien que les études ici s'inspirent de nombreuses perspectives, souvent complémentaires, elles ont toutes comme focalisation première la question de l'appartenance, ce qui produit une unité inusitée dans ce genre de recueil. Le volume s'ouvre sur l'allocution de l'auteure acadienne France Daigle, qui n'est pas sans s'y connaître quelque peu quant à cette question de l'appartenance. Comme le souligne Steele, « sa perspective est celle, privilégiée à souhait, d'une esprit créateur ».

Dans son étude de « Grand-Pré : lieu de mémoire, lieu d'appartenance », Robert Viau — après avoir rappelé à grands traits les faits d'histoire de la Déportation, l'apport de Longfellow à la mythification de ce lieu et à ses effets commerciaux (pour les touristes américains) et idéologiques (pour le Canada français) — relate les péripéties d'aménagements du site qui contribuent à faire de Grand-Pré « la capitale symbolique de la nouvelle [End Page 109] Acadie », ce lieu où « souffle l'esprit » et l'appartenance acadiens. À part celui-ci, les autres articles portent tous sur les façons dont une certaine littérature, géographiquement située, traite des questions d'appartenance et d'identité. Les « diverses approches » des auteur(e)s comme celles des analystes publiés dans ce volume « permettent d'en mesurer la complexité » de même que leur pertinence et leur actualité. Il semble qu'il y ait même chez les auteurs étudiés ici — nos phares comme dirait Antonine Maillet — tel que cela se donne à voir dans les diverses analyses, des réflexions, des visions, des démystifications susceptibles de nous mieux situer à l'intérieur de nos communautés transculturalisées dans la mouvance actuelle des influences et des populations.

Voici donc un échantillonnage des articles qui paraissent dans le volume.

Quoi de mieux que l'interrogation identitaire de la femme émigrée pour lancer la discussion (au chapitre 1) ? Celle dont l'histoire est racontée (dans Desirada de Maryse Condé, étudié par Karin Schwerdtner) par un narrateur anonyme prend bientôt la parole (elle est « objet et matière du discours ») et commence à découvrir sa véritable identité, s'appropriant un « je » qui « ne peut pas lui venir d'autrui », qui lui apprend « l'insignifiance des idées de nationalité, de pays et de famille ». Le parcours (sorte de bildungsroman) de cette migrante qui se croit incapable d'être, faute de ports d'attaches identitaires types, lui fait éventuellement comprendre que c'est son expérience...

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