In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviewed by:
  • Beware the Stranger. The Survenant in the Quebec Novel
  • Nicole Côté (bio)
Peter Noble, Beware the Stranger. The Survenant in the Quebec Novel Amsterdam, New York, Rodopi, coll. Chiasma 13, 2002, 121 p.

Beware the Stranger est un ouvrage intéressant qui prend pour thème celui du survenant tel que représenté dans quelques-uns des classiques de la [End Page 67] littérature québécoise. La première étude porte sur Le Survenant, auquel québécisme Germaine Guèvremont a donné ses lettres de noblesse. Elle est suivie d'études sur Poussière sur la ville (André Langevin), Le libraire (Gérard Bessette), Les Fous de Bassan (Anne Hébert) et Cowboy (Louis Hamelin). Le premier chapitre, « From coureur des bois to survenant », trace en quelque sorte la généalogie du survenant, et s'avère une excellente contextualisation de la raison d'être de ces journaliers nomades qui ont parcouru le Québec jusqu'à l'aube de la Seconde Guerre mondiale. Ce chapitre constitue donc une excellente introduction au roman de Guèvremont, mais a peu à voir avec les études des autres romans puisqu'il s'agit de lier ce chapitre, plutôt d'ordre ethnologique, aux représentations littéraires du survenant. C'est l'objectif du chapitre suivant, « The idea of the Survenant », une sorte d'introduction sur le thème des représentations littéraires de ce personnage et de ses ancêtres mythiques, et qui précède immédiatement les études littéraires.

Beware the Stranger intègre dans chacun des chapitres sur ces canons de la littérature québécoise la réception critique des œuvres, ce dont sa bibliographie témoigne amplement. C'est donc un ouvrage bien documenté, naviguant entre des critiques parfois contradictoires avec un jugement éclairé, mais respectueux du travail du critique. Le travail d'édition, cependant, aurait gagné à être resserré. Ainsi, particulièrement dans les premiers chapitres, l'auteur résume la pensée de la critique de l'époque, puis présente la citation en français, comme s'il s'agissait d'entériner ses propos ou de rendre justice à chacun des critiques. La plupart des nombreuses citations sont donc une source d'irritation pour le lecteur bilingue, puisque la citation n'apporte rien qu'il n'a déjà dit. En outre, une erreur répétée dans l'attribution de critiques — Réjean et Robidoux au lieu de Robidoux et Renard — donne à penser que l'ouvrage aurait mérité une relecture plus attentive avant la publication. Les derniers chapitres sont plus réussis parce que l'auteur y continue ses solides interprétations, avec son style toujours agréable, en laissant moins de place aux citations et aux critiques de l'époque. La richesse de cet ouvrage réside toutefois autant dans les critiques qui y sont rassemblées que dans le jugement très sûr de l'auteur.

On retiendra de son chapitre sur Le Survenant des passages qui visent la synthèse, mais qui montrent l'attention portée au contexte pour la compréhension des enjeux de l'œuvre. Le chapitre sur Poussière sur la ville possède également ce regard télescopique sur la critique de l'époque, et discute les interprétations les plus et les moins probables, ce qui donne un texte particulièrement riche et nuancé. Par exemple, bien que Noble reconnaisse avec des critiques comme Gilles Marcotte et André Brochu l'influence de Marcel Camus et de Jean-Paul Sartre dans son personnage central étranger à la petite ville où il réside et indifférent à l'aventure de sa femme, il reconnaît également la lecture de Gabrielle Pascal, qui remet [End Page 68] Poussière... dans son contexte québécois et dans celui des héros quelque peu masochistes de Langevin.

C'est à partir de l'analyse du Libraire que le style de Noble prend son envol et commence à se libérer des citations et des critiques, bien qu'il continue d'intégrer sa généalogie critique à son analyse. La contextualisation sociopolitique donne également sa particularité à cette analyse, permettant aux...

pdf

Share