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  • De Québec à Montréal. Journal de la seconde session 1846 suivi de Sept jours aux États-Unis 1850
  • David M. Hayne (bio)
Pierre-Joseph-Olivier Chauveau , De Québec à Montréal. Journal de la seconde session 1846 suivi de Sept jours aux États-Unis 1850. Introduction de notes par Georges Aubin Québec, Éditions Nota bene, coll. NB Poche, 2003, 152 p.

Georges Aubin, qui s'est fait l'éditeur attitré de la génération des Patriotes en publiant une vingtaine d'éditions annotées de textes inédits et souvent inaccessibles relatifs aux rébellions de 1837-1838, offre ici deux manuscrits du jeune député de Québec, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, tirés du Fonds Papineau-Bourassa des Archives nationales du Québec. Tous les personnages cités dans le texte font l'objet de notes infrapaginales copieuses.

Ayant pris le bateau à Québec à quatre heures du matin le 18 mars 1846 - on était matinal à l'époque - Chauveau arrive à Trois-Rivières le soir. Le lendemain, il apprend à Maskinongé le décès du jeune juge de paix [End Page 571] Laurent-Thomas Boucher et assiste aux obsèques. Le jour suivant, il couche à Lavaltrie dans « une grande maison de pierre du temps de M. de Frontenac ; des boiseries qui ont dû être achetées à l'encan de M. de Maisonneuve». Arrivé enfin à Montréal dans la neige et la boue, il prend une chambre à l'hôtel Têtu de la Grande, rue Saint-Jacques, et se présente à la salle des séances du Parlement «juste une demi-heure avant l'ouverture». Il écoute un discours du trône «bête, [qui] ne signifie rien», refait connaissance avec d'anciens amis et rencontre de nouveaux confrères. Sa principale responsabilité à la Chambre consiste à présider le comité d'enquête sur l'élection contestée du comité d'Oxford en Canada ouest. Dans ses heures de loisir, il rédige des pages de son roman Charles Guérin, qui paraît en livraisons dans la première Revue canadienne, fondée par son ami Louis-Octave Letourneux. En bon politicien, Chauveau fait beaucoup de visites et laisse sa carte un peu partout. Il lui arrive d'échanger quelques mots avec Louis-Joseph Papineau, rentré de son exil en France, qui lui paraît «républicain sans miséricorde». Il achète des bottes françaises, qui le font souffrir horriblement, pour aller dîner chez le nouveau gouverneur, Lord Cathcart, et il fait remarquer que Lady Cathcart « se décollette beaucoup » ; pendant cette soirée, il s'amuse de voir le « tableau vivant » fourni par ces Anglais rigides et guindés. Le journal se termine abruptement le 19 avril.

Le voyage aux États-Unis, qui forme la seconde partie de l'ouvrage, s'accomplit au printemps de 1850. Chauveau prend le bateau à vapeur à Québec, admire le «charme romantique» de la vieille capitale qui disparaît derrière lui, et s'arrête brièvement à Montréal avant de prendre le steamboat de Laprairie. À Laprairie il monte dans «les chars» pour descendre à Saint-Jean ; là, il prend un nouveau bateau pour le trajet jusqu'à Burlington. «Pour se rendre de Troy à Albany, dit-il, il y a à choisir entre le steamboat sur l'Hudson, le packet boat sur le canal, le railroad et la diligence ordinaire» ; il choisit la diligence et se juche «sur l'impériale, à côté du cocher». À Albany, la capitale, il est l'invité du Dr Edmund Bailey O'Callaghan, ancien Patriote devenu archiviste de l'État de New York, et on lui fait visiter la bibliothèque. D'Albany, Chauveau repart pour New York et passe deux jours à examiner les curiosités de cette immense ville, rencontrant en cours de route les responsables du Courrier des États-Unis, dont il est le correspondant québécois. Il parcourt New York dans tous les sens, allant de la Batterie à Brooklyn, de Broadway à Clinton Street. «New York, conclut-il, m'a plu beaucoup ; cependant j'ai été désappointé de ses places publiques et de ses édifices publics [...] Il n'y a pas un seul édifice qui, par sa...

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