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University of Toronto Quarterly 74.1 (2004/2005) 63-73



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Théâtre

Dans Théâtres québécois et canadiens-français au XXesiècle : trajectoires et territoires (Presses de l'Université du Québec), le dernier venu des volumes critiques consacrés au théâtre d'ici, Hélène Beauchamp et Gilbert David ont [End Page 63] rassemblé une vingtaine d'articles qui répondent, chacun à sa façon, à la question suivante : « Où va le théâtre une fois la représentation terminée ? » Les auteurs ont balisé le territoire pour étudier divers aspects de l'activité théâtrale et parathéâtrale, les langages et écritures de théâtre, l'institution théâtrale elle-même et, pour finir, quelques perspectives de la recherche en études théâtrales. De nombreuses pistes à poursuivre, tout en continuant de se tenir à la page du théâtre édité. À ce sujet, le chapitre de Lucie Robert, intitulé « Théâtre et édition au XXe siècle », est particulièrement pertinent. Au début du siècle, nous apprend-elle, les pièces étaient le plus souvent imprimées (et non pas éditées) à compte d'auteur. D'autres paraissaient à la suite de contes et de nouvelles, un peu comme des ajouts. Il a fallu attendre 1968, alors que Leméac lance la collection « Théâtre canadien », pour que l'édition de pièces de théâtre se professionnalise. Nous en voyons le résultat aujourd'hui.

Éditions du Blé

Leur première rencontre dans un bar ayant produit un cocktail d'émotions fortes, Monsieur et Madame choisissent de répéter chaque année, dans le même lieu, les mêmes gestes et les mêmes phrases, espérant ainsi retrouver l'ivresse première. La pièce de Marc Prescott, Encore, est composée de six scènes portant les noms des anniversaires de mariage : papier (le premier), bois (le cinquième), étain (le dixième), porcelaine (le vingtième), argent (le vingt-cinquième) et or (le cinquantième). Bien des choses se passent au cours des années, y compris un divorce, un remariage pour l'un, puis des retrouvailles. Madame relit L'insoutenable légèreté de l'être de Kundera, que Marc Prescott cite en épigraphe : « Le temps humain ne tourne pas en cercle mais en ligne droite. C'est pourquoi l'homme ne peut être heureux puisque le bonheur est désir de répétition. » Lorsque le couple se sépare, Madame, qui avait déjà écrit un premier roman sans envergure, en écrit un second, en reprenant par écrit cette fois la scène de leur première rencontre. Il y a, ici, un brouillage de la frontière fictionnelle entre « jeu » et « réalité », chacun des personnages glissant presque sans heurt d'un palier à l'autre, ponctuant de temps en temps leurs « dialogue » de méta-commentaires, genre : « Bravo, Monsieur. Votre performance était tout à fait remarquable. » La structure, à la fois cyclique et linéaire de cette comédie romantique, est fondée sur le désir de répéter les moments heureux de l'existence. Même si Kundera soutient que le désir de répéter ne peut pas mener au bonheur, les personnages de Marc Prescott, vieillis, plus oublieux qu'avant, se perdent dans la poésie de leurs mots pour se retrouver dans leur premier baiser, « un baiser éternel, impérissable et éphémère, hors du temps et de l'espace ». [End Page 64]

Le Dernier Havre

Marie José Thériault a eu l'idée de rassembler en un volume les quatre versions d'une histoire de son père, celle d'Aaron : deux...

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